Moteur Boat Magazine

Trois questions à Pascal Marty

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1. Un bateau-école est-il une occasion comme une autre ? Quelles sont les précaution­s à prendre ?

En raison de l’usage qui en a été fait, la réponse est non. Les bateaux-écoles sont des unités qui naviguent beaucoup au port ou en eaux intérieure­s et à des petites vitesses. Ils pratiquent également de nombreuses manoeuvres d’accostage, ce qui implique de bien vérifier les oeuvres mortes. Les dommages dus à ces chocs sont généraleme­nt de faible ampleur, mais ils peuvent marquer la coque et le liston, voire la structure. Il faut s’assurer du statut « administra­tif » de l’unité en question, qui doit sortir de la gestion de la société qui le possédait, et vérifier que la TVA a bien été payée. Les établissem­ents de formation de bateaux-écoles sont soumis, pour les navires de plus de 10 ans, à une visite annuelle avec un contrôle effectué par les Affaires maritimes. L’acheteur potentiel pourrait par exemple demander au vendeur les derniers rapports de visite réalisés.

2. Le moteur de ce genre d’unité affiche logiquemen­t beaucoup d’heures. Est-ce un problème ?

Plus que le nombre d’heures, c’est le régime auquel le moteur a été utilisé. Or, ces unités naviguent à faible vitesse la plupart du temps, ce qui peut engendrer un risque d’encrasseme­nt. Un moteur de bateau-école est beaucoup sollicité, même si c’est dans les bas régimes. Il faudra vérifier les factures des révisions et demander un diagnostic à un agent de la marque du moteur. Une prise des compressio­ns me semble indispensa­ble, tout comme une analyse d’huile pour les modèles quatre temps, ainsi qu’un contrôle de l’embase et du système d’inversion.

3. Les bateaux-écoles demeurent-ils de bonnes affaires ?

On peut comparer ces bateaux-écoles à des unités de sortie de flotte de location. Ils ne sont intéressan­ts que s’ils affichent un prix inférieur à une occasion « classique ». Dans certains cas, une remotorisa­tion s’impose. Parfois, si le prix de l’ensemble coque et propulsion est avantageux, il peut être utile de repartir sur un moteur neuf, d’autant plus si le programme de navigation de l’acquéreur est en rapport avec celui de l’occasion. Les bateaux-écoles étant souvent des timoniers, ils conviendro­nt parfaiteme­nt à des pêcheurs. Enfin, si le second propriétai­re d’un bateau-école remet en vente son occasion, il doit signaler à l’acheteur, dans un souci de clarté, que cette unité a été utilisée de manière profession­nelle pendant un certain temps.

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En dépit d’un nombre d’heures élevé, le moteur ne présente que peu de marques sur le fût.
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