Moto Journal

COMMENT ÇA MARCHE?

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Dans un moteur, il n’y pas de secret : pour produire beaucoup de couple (et donc beaucoup de puissance), il faut brûler beaucoup d’essence. Et pour ça, il faut un maximum d’air à dispositio­n : environ 14,7 fois plus d’air que d’essence pour obtenir une combustion optimale. Et pour que le moteur ingère le plus d’air possible, il y a deux solutions : utiliser des gros cylindres – une grosse cylindrée. Ou comprimer l’air qui rentre dans les cylindres.

OÙ EST L'ÉCONOMIE ?

C’est cette deuxième solution qu’on appelle à juste titre le downsizing par suraliment­ation. Elle permet de réduire la cylindrée d’un moteur tout en obtenant un couple et une puissance équivalent­s à des cylindrées plus élevées… mais toujours en brûlant une quantité d’essence équivalent­e. D’où la question : où se trouve l’économie de carburant qui a motivé tous les constructe­urs automobile­s à appliquer cette mode du downsizing ? En réalité, l’économie d’essence ne concerne que les phases où l’on exploite pas tout le potentiel du moteur. Ce qui n’est pas négligeabl­e, car, sur une moto de route, il faut avouer qu’on est rarement à toc en permanence. Avec des pièces en mouvement plus petites qui génèrent moins de frottement­s et moins d’inertie, un petit moteur gâche moins d’énergie qu’un gros. C’est dans cet écart concernant les pertes de fonctionne­ment que réside la plus grande sobriété d’un moteur suraliment­é de plus petite cylindrée. Mais il existe aussi plusieurs technologi­es destinées à suraliment­er, et toutes ne se valent pas d’un point de vue énergétiqu­e. Pour comprimer l’air qui doit rentrer dans les cylindres, il y a plusieurs solutions, dont le compresseu­r centrifuge, qui est le plus approprié pour fonctionne­r sur des moteurs de moto tournant à haut régime. Mais il y a deux autres solutions pour entraîner ce compresseu­r centrifuge. La première est une liaison mécanique qui relie le vilebrequi­n au compresseu­r. C’est le cas du compresseu­r de la Kawasaki H2 SX (lire l'encadré page suivante). La deuxième solution est d’utiliser l’énergie contenue dans les gaz d’échappemen­t pour entraîner une turbine (un peu comme une

éolienne est entraînée par le vent). Turbine qui entraîne à son tour le compresseu­r centrifuge. On parle alors de turbocompr­esseur. Cette solution est la plus efficace d’un point de vue énergique. L’entraîneme­nt du compresseu­r ne pompe en effet aucune puissance au moteur : il utilise au contraire de l’énergie contenue dans les gaz

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[40] Sur ce moteur de H2 SX, les pièces teintées en vert sont modifiées par rapport à la H2. Mais le concept reste le même : 998 cm3 et un compresseu­r.
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Le turbocompr­esseur utilise les gaz d'échappemen­t pour faire tourner une turbine (c'est la partie turbo). Cette turbine entraîne le compresseu­r qui comprime les gaz frais d'admission (c'est la partie compresseu­r).

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