Moto Journal

Du contrebraq­uage

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Dans de nombreux essais, Michael Tora parle d’appuie sur le guidon pour faire tourner la moto. Il parle de contre-braquage. J’ai souvent entendu dire qu’il fallait laisser vivre l’avant en agissant le moins possible dessus et piloter au regard. Je voudrais donc poser quelques questions à Michael, qui a l’air de s’y connaître aussi bien en conduite qu’en technique… Faut-t-il nécessaire­ment penser à chaque virage à contre-braquer pour inscrire la moto sur l’angle ? Ne risque-t-on pas alors d’exercer sur le guidon une pression qui pourrait affecter la direction naturelle de la roue avant et donc son grip ? Cette technique peut-elle permettre de mettre plus d’angle en virage ? Merci d’avance pour votre réponse, et si Michael veut écrire quelques articles sur la conduite moto, je pense qu’on est tous preneur. Úúsylv’1 du 76. Le professeur Michael répond Déjà, merci de lire MJ et de vous intéresser à la technique. Le contre-braquage, c’est tout simplement la théorie qui permet de prendre un virage à moto. Une théorie qui fonctionne et qu’on applique tous les jours, mais on ne s’en rend jamais vraiment compte. En fait, il s’agit de pousser sur le guidon du côté où l’on veut tourner. Ça revient en quelque sorte à braquer le guidon dans le sens inverse de la courbe à prendre, mais, en réalité, on ne braque pas le guidon, on exerce seulement une pression dessus. En faisant ça, on déséquilib­re la moto pour qu’elle s’incline du côté du virage. C’est une réaction physique qui se produit quand on applique une force à une roue qui tourne. Si la roue ne tourne pas, ou si elle ne tourne pas vite, ce phénomène ne s’applique plus. C’est ce qui se passe en pratique quand on tourne à très basse vitesse, auquel cas on braque le guidon vers la direction où le veut aller. Pour répondre à la question « Faut il penser nécessaire­ment à contre braquer à chaque virage pour tourner ? , la réponse est bien entendu : non. On n’y pense jamais vraiment, et même un débutant le fait naturellem­ent. Quant au fait de laisser vivre la roue avant, ça veut surtout dire qu’il ne faut pas être brutal avec le train avant. On peut pour cela aider la moto à tourner avec le reste du corps, en déplaçant son poids d’un repose-pied à l’autre. Mais, pour conduire de façon sûre et précise, il faut quand même guider le train avant en appliquant des pressions sur le guidon (et donc en utilisant, inconsciem­ment, le contre-braquage). Pour ma part, j’ai parlé récemment du contre-braquage dans l’essai de la Yamaha Niken à 3-roues. Mais uniquement parce que c’est une moto exotique qui méritait de se poser la question. Sinon je ne me rappelle pas avoir parlé souvent de cette notion, vu qu’elle est totalement transparen­te en pratique dans la conduite d’une moto. J’espère que j’ai été à peu près clair et que j’ai répondu à vos questions. Merci et gaz !

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Vous faites tout un plat avec la Yamaha NIKEN. Ce système de double fourche et les 3 roues, existent depuis longtemps en Asie, la preuve en image… Pour la sophistica­tion, OK, c’est différent ! Úúchristia­n

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