Moto Revue Classic

TOURATECH

- Par Christian Batteux. Photos DR.

Yvon Bodelot, patron de Touratech France, retrace les liens forts qui le lient avec BMW.

Développem­ent du secteur trails oblige, BMW n’est plus le « client » quasi exclusif de l’équipement­ier Touratech. Mais les liens historique­s restent forts, comme nous l’explique Yvon Bodelot, patron de Touratech France.

L’acteur incontourn­able de l’accessoire de voyage en tout genre, Touratech, né en Allemagne il y a une trentaine d’années sous l’impulsion de Herbert

Schwarz, est distribué dans plus de 50 pays et ce, sur les cinq continents. La France figure en très bonne place dans ce réseau internatio­nal, derrière les États-Unis et leurs plus de 320 millions d’habitants. Et aux commandes de cette entreprise, Yvon Bodelot, qui a mis le doigt dans l’engrenage il y a plus de 20 ans. « Cette histoire, c’est celle d’un coup de coeur. J’ai eu une formation technique, tournée vers l’industrie.

Et puis les choses ont fait que je me suis orienté vers le conseil. De formation, de développem­ent des ressources humaines. Je précise que si Touratech Allemagne compte 380 employés, en France, nous sommes cinq ou six… Ce n’est pas tout à fait la même chose

Alors, pour reprendre le fil de l’histoire, un peu comme Herbert Schwarz, j’étais d’abord un pratiquant (de moto) avant de devenir acteur de ce milieu. Je me déplaçais énormément à l’époque où je faisais du conseil et, plutôt que de prendre des avions, j’avais fini par opter pour la moto. À raison de 70 000 kilomètres par an, il fallait que je trouve des solutions pratiques. Je passais mes journées en costume-cravate, je partais

4 ou 5 jours et depuis Orange, j’allais aussi bien à Bordeaux qu’à Paris. Je n’ai pas peur de faire 700 bornes d’autoroute, je trouve que ça passe vite (il éclate de rire) ! J’avais donc besoin d’emporter mes costumes, j’avais des

BMW, plutôt routières, j’en ai d’ailleurs usé ou cassé beaucoup, et c’est quand je suis passé à la GS, avec la 1150, que je me suis rapproché de Touratech. » Yvon Bodelot rencontre Herbert Schwarz en 1999 au siège de Touratech, une marque créée par ce dernier

au début de la décennie. Il lui propose très vite de distribuer ses nombreux produits

(on compte actuelleme­nt plus de 8 000 références au catalogue !) en France.

Et une vingtaine d’années plus tard, si Touratech Allemagne a entre-temps changé de main, l’antenne française, indépendan­te et autonome, a considérab­lement fait évoluer son offre. La formation et la culture du patron y sont évidemment pour beaucoup. Si les produits de la marque restent une vitrine incontourn­able de sa « propositio­n » générale, le « conseil » au sens large du terme y tient une place devenue très importante au fil du temps. « Alors, pour vous dire quelle est à présent notre démarche profession­nelle et notre philosophi­e, eh bien nous ne vendons pas que des accessoire­s, nous permettons aux gens de réaliser leurs projets dans d’excellente­s conditions. Avec une qualité de produits qui tient le cahier des charges, qui est bien finie, bien pensée… BMW représente une part importante de notre activité pour deux raisons : historique­ment, c’est la marque qui a maintenant passé 40 ans dans le secteur (du trail “évasion longue distance”, ndlr), qui n’a jamais interrompu sa production et qui est toujours restée leader. Au-delà de Touratech, on a développé ici l’Atelier 84-Siebenrock, qui assure l’entretien, la réparation et la restaurati­on de la

GS, sur laquelle on a une vraie légitimité, si je peux m’exprimer ainsi. Nous devions d’ailleurs fêter les 40 ans de la machine au mois de mai, la crise sanitaire nous a contraints à mettre l’événement en stand-by. Nos clients peuvent ainsi équiper leur GS de première génération, mais on équipe aussi les 1250 toutes récentes. Il y a une vraie cohérence dans notre travail. » Touratech France assure donc le montage des équipement­s, un service de suspension­s, l’entretien et l’assistance au voyage. À propos de voyage, la vocation première de la marque, Yvon Bodelot conclut de cette manière : « Disons que le marché français s’est quelque peu émancipé. Les moyens de communicat­ion se sont considérab­lement développés, ce qui signifie par exemple que partir en Mongolie aujourd’hui, je ne dis pas que c’est facile, mais c’est beaucoup plus simple qu’il y a ne serait-ce que

15 ans en arrière. Cependant, les terrains de jeu se sont réduits dans le monde. Vous allez trouver la Mongolie, l’Amérique du Sud, un peu le Maroc, voire le Portugal, l’Europe de l’Est aussi, et bon, je ne parlerai pas du Cap Nord mais en gros, voilà les territoire­s où vont les gens… Ceux qui partent faire le tour du monde ou le tour de l’Afrique, ça devient très rare, les choses ont changé. Alors, ça se fait, hein, mais ce n’est plus la même clientèle : ce sont des gens qui ont un peu plus de “coffre” si vous voyez ce que je veux dire (sourire). L’avenir, il est difficile de deviner de quoi il sera fait. Comment seront les frontières ? Quelles seront les perception­s des gens par rapport à l’étranger ? Comment les choses vont-elles évoluer avec le virus ? Autant de questions qui n’ont pas de réponses aujourd’hui. »

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 ??  ?? 1- Un projet de café racer sur une base de BMW R80 ST de 1982. 2- Yvon Bodelot, le patron de Touratech France (à gauche), en illustre compagnie, avec Hubert Auriol lui-même.
1- Un projet de café racer sur une base de BMW R80 ST de 1982. 2- Yvon Bodelot, le patron de Touratech France (à gauche), en illustre compagnie, avec Hubert Auriol lui-même.
 ??  ?? 3- Mise en scène pour détailler toutes les pièces neuves que l’on peut remettre sur une R80 G/S de 1980. 4- Le Power Kit de 1 000 cm3. 5- Le bras de Petra, qui travaille chez Touratech France ! 6- Serrage de culasse moteur du kit 1 000 cm3 sur un modèle de R80 G/S.
3- Mise en scène pour détailler toutes les pièces neuves que l’on peut remettre sur une R80 G/S de 1980. 4- Le Power Kit de 1 000 cm3. 5- Le bras de Petra, qui travaille chez Touratech France ! 6- Serrage de culasse moteur du kit 1 000 cm3 sur un modèle de R80 G/S.
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