Carnet de voyage en Tunisie
La Tunisie en Mash Adventure 400 Depuis le printemps arabe de 2011, la Tunisie souffre de ses problèmes d’instabilité et de terrorisme. Pour pimenter le voyage, nous sommes partis avec une Mash Adventure 400, moto méconnue du grand public et dont la fiabi
Le plus petit pays du Maghreb avec une Mash Adventure 400
L’arrivée sur place est conforme à nos attentes : un joyeux bazar administratif où l’on doit prendre son mal en patience et garder son calme, mais qui finit toujours bien. L’humour aide avec les forces de l’ordre, même s’il faut faire attention à ne pas aller trop loin ! Nos papiers en ordre, nous nous empressons de tourner la poignée de gaz : direction le cap Bon. La vieille route qui longe la côte est superbe et c’est un vrai bonheur de la parcourir à moto... moment de kiff interrompu toutefois par un glissement de terrain qui nous contraint à prendre un itinéraire bis (photo ci-dessus). Plus loin, au pied du cap, nous faisons la rencontre d’un Tunisien qui se promène avec un épervier agrippé à son bras. La région est connue pour la capture et le dressage de ces rapaces. Le trafic est dense et la circulation est anarchique sur les voies rapides qui nous emmènent vers le sud du pays. Soudain, mon père qui me suit avec ma vieille V-Strom subit une violente accélération, poussé par l’arrière par une voiture arrivée trop vite, et finit par terre. Ça ne fait pas 24 heures que nous sommes dans le pays, ça commence bien ! Plus de peur que de mal, seule la valise de droite est explosée. Un carrossier local la répare tant bien que mal à grands coups de marteau, de vis et de rivets et en abusant grandement du pistolet à colle. Peu importe le style, c’est le résultat qui compte. Nous pouvons reprendre la route. L’activité touristique semble tourner au ralenti dans les villes de Sousse et Monastir que nous traversons. La Mash Adventure s’accommode bien de ce rythme de croisière de 80-100 km/h. La protection assurée par le saute-vent est suffisante. Les suspensions sont agréables et absorbent bien les chocs produits par les nids-de-poule et les irrégularités de la route. Les champs d’oliviers et les stands de grillades bordent la route du Sud, à proximité de laquelle nous découvrons le magnifique amphithéâtre d’El Jem. Les stands de vente d’essence de contrebande dans des bidons se multiplient à mesure que nous nous approchons de la frontière libyenne. À 1,65 DT le litre (0,60 €) dans les stations-service officielles, pas la peine de prendre le risque de faire de petites économies. Pour nous rendre sur l’île de Djerba, nous empruntons un petit bac. Notre statut de deux-roues nous permet de griller une queue de plusieurs heures : impossible à faire chez nous ! Une certaine douceur règne sur l’île et le petit centre-ville coloré de Houmt-Souk. Les pêcheurs vendent les poissons en chapelet à la criée. Les touristes occidentaux sont toujours aussi peu nombreux. Au cours d’une inspection de routine des machines, cette quiétude est soudainement rompue : je remarque une légère coulure d’huile le long d’une vis du carter moteur de la Mash. Croyant bien faire, je tente de la serrer et soudain... crac !
La tête casse et le pas de vis reste dans le carter. Impossible de rouler comme ça au risque de casser le moteur si la pièce tombe dedans. Après plusieurs heures à chercher un réparateur moto, c’est finalement un mécanicien bateau qui nous sortira de ce mauvais pas. Le gars déniche une sonde de radiateur d’eau, fait sauter les connexions électriques, la retaille pour qu’elle puisse passer dans le carter et puisse se serrer avec une clé plate… La débrouillardise s’est élevée au rang de l’art avec cette pièce unique. De corvée de réparations, nous en profitons pour faire ressouder le support de valises et la sacoche accidentée chez deux frères, l’un pour l’acier,