La Vercingétorix RETROUVER LA GAULE...
Quand une randonnée de trois jours au coeur de l’Auvergne se transforme en voyage introspectif, c’est signe qu’au niveau dépaysement, la dose était forte. L’effet Vercingétorix sans doute...
Un jour de Nervous Breakdown, après avoir soigneusement recouvert de chaux vive les meilleurs morceaux de mon patron, j’aurais déplié le kick de mon mono, sans me retourner. J’aurais écrasé ma montre à coups de talon, démenotté de ce temps après lequel on court comme des cons. J’aurais laissé ma maison grande ouverte à la cambriole, mes gosses s’élever seuls dans les bois en tétant des louves, et leur mère à quelqu’un qui aurait enfin réparé cette putain de fuite sous l’évier. Mais ma femme n’était pas d’accord. Alors j’ai fait la Vercingétorix.
La vie Sauvage
Besoin d’une pause, besoin de copains, besoin de nature. D’une Parenthèse. Celle-ci s’ouvre dans le Loir-et-Cher, chez Ludovic Sauvage, président-mécanicien-balayeur de La Parenthèse Moto (ça ne s’invente pas). Ouais, à La Parenthèse, ils sont un, ce qui réduit considérablement le potentiel d’engueulade, tout en augmentant la taille de l’open space. En fait, y en a pas, d’open space. Y a un atelier pudding. Des moteurs de course, quelques effluves de ses voyages à dos de DR en Amérique du Sud ; Ludo a mélangé son histoire pour monter son bouclard à rêves, plein d’outils, de projets de voyage et de vitesse. Des motos sous toutes leurs formes, pourvu qu’elles soient généreuses. De ces histoires étoilant les pupilles, et qui finissent par prendre vie ici. Mais le taulier est une ordure. De ce genre de salopard que t’appelles tard le soir parce que t’es bien triste de ne pas avoir de trail pour aller t’évader un peu, et qui t’en sort un de derrière les fagots pour le week-end, équipé de ce dont tu as besoin. Une Yamaha 600 TT pour cette fois, celle de l’ami Alain, est en révision chez lui. « T’en fais pas, t’en fais pas, je remonte la fourche et la moitié de la moto, et pis c’est marre. » Il est comme ça Ludo, il trouve que dormir ne sert à rien, et il n’aime pas les gens tristes. Un vrai Sauvage... J’avais donc besoin d’aventure, mais je ne savais pas quoi faire. Quand t’as connu que le bitume, va donc te promener en forêt sans déclencher un plan Orsec ou te prendre un coup de deux tubes par le bouvier du coin, toi ! Et puis j’ai entendu parler de la Vercingétorix, une balade pour gros trails et tout ce qui a des tétines, par les chemins et sur trois jours en Auvergne. On va pas se méprendre, ça ne ressemblait pas non plus à Into the Wild, mais ça sentait quand même vachement bon le gros coup de bécane, la nature, et le bain de boue sans trop de prise de tête. Et puis ça tombait bien, j’ai en tout-terrain à peu près le même niveau que Philippe Croizon au bras de fer*. Alors bon, on a pris la route. Ou presque. Il est vendredi matin, et je démarre pour la première fois