La GoldWing démasquée
Honda avait prévu de ne dévoiler la moto que dans un mois mais des photos constructeur viennent de fuiter, qui en disent long sur le pedigree de cette nouvelle Gold.
La GoldWing arrive. C’est ce que nous affirmions dans notre numéro de rentrée (MR n° 4058). à ce moment-là, nous pensions qu’elle serait dévoilée à Milan. Puis, il y a une quinzaine de jours, Honda annonçait vouloir révéler une « grosse nouveauté » fin octobre, en amont du Salon de Tokyo, à la manière de ce que Kawasaki compte faire avec sa Z 900 néo-rétro. Eh bien, cette grosse nouveauté sera très certainement la GoldWing. Mais l’effet de surprise escompté par le numéro 1 mondial risque fort de tenir du pétard mouillé. Pourquoi ? Parce qu’il y a quelques jours est apparue sur le Net une partie du dossier de presse de la moto : des photos statiques, certes en basse définition, mais qui en disent beaucoup sur le prochain vaisseau amiral Honda tout en confirmant certains choix techniques que nous annoncions.
Côté design : le changement dans la continuité
Par petites touches : c’est ainsi que la GoldWing évolue de génération en génération. Le millésime 2018 confirme ce principe : la silhouette de la moto reste proche de sa devancière et certains détails iconiques (le dessin des échappements notamment) sont conservés. C’est au niveau des optiques que l’évolution saute le plus aux yeux : assez logiquement, la nouvelle Gold recourt à une technologie à Leds, lui permettant d’arborer des blocs optiques plus compacts. Quand on regarde attentivement la moto, et surtout sa face, ce n’est pas ce qui surprend toutefois le plus. Ce qui interroge, c’est sa surface frontale, visiblement réduite par rapport à l’ancien modèle, un peu à la manière de ce que propose BMW avec sa K 1600 GTL. Honda a-t-il opté pour une GoldWing plus compacte ? Transigé sur la protection au profit de l’encombrement ? La question est en suspens... à noter qu’une version dépouillée de la Gold, à pare-brise court et sans topcase (façon F6B), a également été développée.
Côté partie-cycle : la fourche disparaît
Pas de fourche traditionnelle sur la nouvelle GoldWing : ça fait à peu près deux ans que des dépôts de brevets nous ont mis la puce à l’oreille. Les premiers révélaient un train avant à la cinématique complexe. Les suivants, un système proche du Telelever BMW. Et c’est effectivement ce choix qui semble avoir été retenu sur la version définitive de la Gold. Le modèle déshabillé de la moto montre en effet un train avant composé d’une pièce de fonderie associée à un mono-amortisseur et deux triangles superposés. Comme chez BMW, ce système de type Fior est censé limiter la plongée de la moto au freinage. Il a la réputation d’être plus lourd qu’une fourche traditionnelle, mais sur une GT, la question du poids est moins cruciale.
Honda étant devenu le grand apôtre du double embrayage ces dernières années (sur la VFR 1200, les NC 700 et 750, la dernière Africa Twin...), on pouvait s’attendre à ce que cette technologie se retrouve sur la machine la plus Touring de sa gamme. C’est effectivement le cas, comme en attestent une commande de DCT à la poignée droite et l’absence de levier d’embrayage sur certaines photos. Toutefois, comme sur tous les modèles Honda concernés par cette technologie, une version en boîte mécanique traditionnelle est également proposée. Jusqu’à présent, le DCT Honda s’est montré plus convaincant sur les motos dotées d’une
Côté boîte : simple ou double embrayage
transmission secondaire par chaîne que sur celles étant équipées d’un cardan. Autant dire qu’on attend cette arrivée du DCT sur la lourde GoldWing avec beaucoup de curiosité.
Côté moteur : le flat 6 maintenu
Un flat 4 associé à un moteur électrique : c’est ce que révélaient certains brevets. De quoi laisser penser qu’une Gold hybride était dans les cartons en doublement du modèle 100 % thermique. Cette GoldWing en partie électrique arrivera peut-être mais pour l’instant, ce que révèlent ces photos, c’est une machine manifestement thermique et animée par un flat 6. Reste à savoir dans quelle mesure ce dernier évolue par rapport à son prédécesseur. Pour qui connaît un peu la philosophie Honda du « Total Control », il y a peu de chance que ce bloc aille tutoyer en puissance son homologue en ligne de chez BMW. Une puissance de 120 à 130 chevaux nous semble plus réaliste.
Côté vie à bord : ambiance numérique
Un GPS complètement dépassé, d’innombrables boutons de commande, un pare-brise manuel. Sur le plan de la vie à bord, la dernière GoldWing accusait sérieusement son âge. La nouvelle fait table rase de ce passé et propose une ergonomie complètement revue. L’afficheur reste en partie analogique (compte-tours et tachymètre) mais se dote en son centre d’un grand écran couleur en accueillant un dispositif multimédia et très certainement un GPS. Les commodos gauche et droit sont toujours très fournis, mais la console centrale délaisse une partie de ces multiples boutons-poussoirs, pour adopter une molette rotative et cliquable, permettant probablement de naviguer dans des menus et facilitant l’usage de l’électronique embarquée. à propos de celle-ci, un dernier détail mérite commentaire : la petite fenêtre numérique à l’extrême droite du poste de pilotage, qui semble indiquer la présence d’une suspension électronique.