UN DIXIÈME TOP 10 AVANT L’OUTRE-MER

Sur un circuit où il a souvent souffert et au terme d’un week-end compliqué, Johann Zarco a décroché une honnête neuvième place. Crutchlow au tapis et Petrucci en difficulté, le double champion du monde Moto2 consolide ainsi sa sixième position au classem

Avant même qu’on l’interroge, Hervé Poncharal monte au créneau pour défendre son pilote. À ceux qui jugent décevante la neuvième place de Zarco à l’arrivée du Grand Prix d’Aragon, le patron du team Tech3 lance : « Ce week-end n’était pas évident, on a limité les dégâts. On ne peut enchaîner comme ça les places de Top 5. Nos adversaires ont progressé et Johann a fait une belle course sans commettre d’erreurs. Il était mal placé sur la grille et on sait qu’il est très difficile de doubler sur ce tracé. Il a pris quatre secondes dans le premier tour et après les autres ont bétonné. Et n’oublions pas qu’à l’arrivée, il n’y a aucune Yamaha sur le podium. » De son côté, depuis ses débuts en Grands Prix, Johann n’est monté qu’à deux reprises sur ce podium d’Aragon. Une fois en 125 en 2011, une fois en Moto2 en 2014. L’an dernier, il s’était classé huitième à l’arrivée d’une course remportée par Sam Lowes. Vendredi, le double champion du monde Moto2, était heureux de pouvoir prendre la mesure du circuit espagnol sous la pluie. « J’ai pu prendre mes marques tranquillement en augmentant le rythme au fil des tours, confiait-il. Sur le mouillé, on se programme et on appréhende mieux la vitesse. On voit que la Yamaha fonctionne bien à Aragon, et même sous la pluie la ligne droite semble moins longue qu’en Moto2 ! Au-delà de ça, le mauvais temps nous a permis d’économiser notre allocation de pneumatiques. On sait qu’il fera beau demain, et nous n’aurons donc pas à penser à la gestion des différentes gommes. Quoi qu’il en soit, la FP3 sera très importante car il faudra trouver les bons réglages pour le sec, valider les pneus pour la suite et assurer une place dans le Top 10 pour éviter de passer par la Q1. » Un vaste programme que Johann va compromettre en chutant après trois tours. Le temps de ramener la moto au box, d’hésiter sur les réglages de la seconde, et Johann s’est retrouvé en Q1.

« Ma chute m’a fait perdre un peu confiance »

Deuxième temps derrière Lorenzo, il y a validé son ticket pour la Q2 mais a calé ensuite. Onzième temps. « Quand tu donnes tout et que tu n’arrives pas à faire mieux que ça, c’est dur, résume-t-il lors de son point presse. Surtout quand il y a devant toi un Valentino Rossi qui roule avec une jambe cassée. Il y a bien évidemment de la frustration... Il faut dire que nous n’avons pas attaqué la journée correctement. Je crois que ma chute m’a fait perdre un peu confiance, et à partir de là, tout a été plus compliqué. Nous n’avons pas réussi à trouver les réglages qui m’auraient permis de tirer le meilleur du pneu neuf en qualification. J’ai un assez bon rythme en pneus usés, mais le problème, c’est que je n’arrive pas à faire beaucoup mieux quand on passe un pneu neuf à l’arrière. C’est un point sur lequel nous devons travailler avec l’équipe. J’ai quand même un rythme correct pour la course, et en prenant un bon départ et en étant incisif durant les premiers tours, on doit pouvoir essayer de se glisser dans le Top 6 à l’arrivée. Ce sera en tout cas mon objectif. » Englué dans l’embouteillage du premier tour, il ne pourra pas remonter plus haut que la neuvième place. Pas de quoi toutefois déprimer à l’arrivée : « C’est toujours compliqué quand tu es dans le milieu du paquet. J’ai failli tomber, j’ai perdu des positions. J’avais un bon feeling, mais quand le groupe a doublé Kallio, je n’ai pas réussi à leur emboîter le pas. Il nous aurait certainement fallu un peu plus de temps aux essais pour améliorer l’équilibre général de la moto. Cette course restera de toute façon une bonne expérience. Je ne finis qu’à treize secondes du vainqueur, et Crutchlow étant tombé, je fais une bonne opération au championnat. » Johann va maintenant pouvoir préparer la tournée qui le conduira au Japon, puis en Australie et enfin, en Malaisie. À Motegi, le Français avait eu le loisir d’essayer la Suzuki, à Phillip Island et à Sepang, il a roulé l’hiver dernier avec sa M1. Cette série de courses lui permettra donc de mesurer les progrès accomplis depuis ses premiers tours de roues en MotoGP.