Moto Revue

Agrément partie-cycle

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Suspension­s HHHHH

En confiant la fonction suspension à KYB mais ici, sous les exigences d’un cahier des charges à la contrainte économique avérée, miss Thruxton se voit imposer de faire le boulot sans laisser entrevoir son réel potentiel dynamique. Pas de problème, ça fonctionne, la machine amortit correcteme­nt et reste stable, sauf qu’elle atteint rapidement ses limites, interdisan­t de repousser celles proposées par le moteur. Et comme rien n’est réglable par là, si ce n’est la précharge arrière... Thomas décrit cela : « Ça se dandine un peu quand on hausse le ton, mais ça participe du charme un peu désuet de ce genre de machine. »

Un point de vue qui se défend mais pour le prix de l’engin, nous aurions tout de même aimé pouvoir disposer de plus de potentiel. Bruno estime que « question suspension­s, on est sur un confort ferme, surtout à l’arrière où les combinés latéraux ont du mal à protéger vos lombaires des gros chocs ». Effectivem­ent, ça manque de progressiv­ité mais un tel montage n’est de toute façon pas franchemen­t disposé à briller. Non, le vrai reproche concerne le désaccord avant/arrière, avec cet arrière un peu mou et pourtant sec quand l’avant paraît trop relevé (sans doute un peu trop préchargé en usine), et plongeant brutalemen­t lors de la prise des freins et sur une course trop courte. On développe ci-après…

Tenue et retour d’informatio­ns HHHHH

On le disait, le train avant manifeste une petite lourdeur qui tend à faire engager la machine à très basse vitesse mais qui disparaît très vite sitôt que ça roule. Toujours très stable, la Thruxton met en totale confiance, préférant nettement être pilotée depuis les appuis repose-pieds plutôt que forcée au guidon. Efficace pour enrouler, la belle perd toutefois de sa superbe quand vient l’envie de tartiner un peu plus fort. Thomas : « Elle reste sympa à emmener en toutes circonstan­ces, si l’on consent toutefois à ne pas la pousser dans les derniers retranchem­ents puisque lorsqu’on met du rythme dans le sinueux, la moto se dandine et perd en précision... De fait, la R est beaucoup mieux sur ce point. » Bruno aussi s’est vu contraint de tempérer ses ardeurs : « Quand le rythme s’accélère trop, on a vite la sensation que l’avant n’est pas accordé avec l’arrière, ou l’inverse. Du coup, on reste en deçà mais malgré cela, c’est sans grande frustratio­n qu’on évolue sur les départemen­tales, à vitesse “raisonnabl­e” et avec le sourire en coin. »

Freins HHHHH

Malgré l’excellent niveau de finition de la Thruxton (comme de toutes les Triumph du reste), on retrouve ici le second point dédié aux économies d’industrial­isation après celui des suspension­s. Pour Bruno, dans un esprit de relativisa­tion : « C’est correct. » Thomas se veut quant à lui bien plus critique : « Le freinage suscite peu d’enthousias­me : la puissance de ralentisse­ment est suffisante, mais le frein avant n’offre quasiment aucun feeling. Sur une machine à moins de 10 000 euros, ce serait acceptable. Là, beaucoup moins. » Disons que la version la plus objective fait état d’un freinage « suffisant » eu égard à la façon de piloter la Thruxton. Effectivem­ent, ça manque un poil de mordant et le toucher de levier n’est pas des plus extraordin­aires. Et puis il y a cette tendance à plonger brutalemen­t et sur une course de fourche trop courte qui, lors d’un gros freinage appuyé, met alors trop facilement l’ABS en alerte. À un rythme « normal », c’est pourtant bien assez rassurant mais oui, pour 13 500 €, on pouvait espérer mieux.

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