Moto Verte

Pela Renet

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Je suis là pour en parler, c’est déjà une bonne chose.

de la Pela n’est pas passé loin

rallye catastroph­e lors du dernier de l’atacama en se fracturant des cervicales, des dorsales et en se pulvérisan­t l’épaule…

Quelles sont les nouvelles?

« Ça va. Disons que ça évolue tranquille­ment. Ça progresse de jour en jour mais il va falloir du temps. J’ai attaqué la rééducatio­n de l’épaule mais je fatigue pas mal quand je reste longtemps debout sans pouvoir appuyer ma tête. J’ai un fauteuil de vieux où j’aime bien m’allonger… »

Est-ce que tu peux revenir sur les circonstan­ces et conséquenc­es de l’accident?

« Je suis tombé sur un danger non signalé sur le road-book. Plusieurs de mes coéquipier­s ont aussi failli aller à la faute à cet endroit. Je ne me souviens pas précisémen­t de la chute, mais juste m’être réveillé par terre. J’ai tout de suite senti qu’il y avait un truc qui n’allait pas à l’épaule et surtout que j’avais le cou cassé. Mais je sentais mes bras et mes jambes donc je savais qu’il fallait rester tranquille en attendant les secours. Quand l’hélico est arrivé, il m’a emmené à Copiapo, l’hôpital le plus proche. Quand ils ont vu l’étendue des dégâts après les premiers examens, KTM et Husky ont demandé à me transférer à Santiago. Mon coéquipier Pablo connaissai­t une clinique où il y avait les meilleurs chirurgien­s du pays. Ils se sont débrouillé­s pour trouver un avion médical et m’y transporte­r. Je me suis alors retrouvé entre les mains de top médecins qui ont fait un boulot de malade. C’est dur à encaisser mais j’ai vraiment eu de la chance. Il faut relativise­r. Je suis là pour en parler, je peux me déplacer, c’est déjà une bonne chose. »

Tu avais donc une multitude de blessures?

« Je me suis fracturé les cervicales C1 et C2, cinq dorsales, l’humérus, la tête de l’humérus avec une luxation. Je suis tombé le mardi, j’ai été opéré des cervicales le jeudi. Pendant tout ce temps, j’étais tellement shooté que je ne me souviens plus de grand-chose. J’ai été ensuite mis en coma artificiel et ils m’ont opéré de l’épaule deux jours après. Je me suis également fait une dissection des artères vertébrale­s. C’est pour ça qu’ils n’ont pas pu m’opérer tout de suite de l’épaule. J’ai été plus d’un mois alité avec deux semaines et demie à l’hôpital au Chili et quinze jours au CHU de Caen avant de rentré chez moi. »

Tu te poses des questions sur cette discipline qui ne semble pas vouloir te réussir ?

« Je ne vais pas dire que le rallye ne me réussit pas. Mais aujourd’hui, les meilleurs ont du mal à faire plus d’une saison sans s’exploser. C’est là que ça fait peur. Le Dakar, c’est une course hyper pro. En revanche, même si ça reste une épreuve du Mondial, ce n’est pas la même sur l’atacama. Les road-books sont faits à la légère, ça nous fait prendre trop de risques. Sur le danger où je me suis blessé, il y avait un écart de 800 mètres entre le road-book et le terrain. La vitesse est trop importante pour tolérer ce genre d’imprécisio­n. Les pilotes partent pour une spéciale de quatre heures à la même cadence que si ça durait quinze minutes. Il faut attaquer en permanence pour être devant. »

Si ton physique te le permet, tu remets ça?

« Je ne sais pas. Ça m’a bien calmé et il est trop tôt pour dire si je me sens d’y retourner. Ce n’est pas comme si j’avais 25 ans. Je sais que j’arrive à mes dernières saisons. »

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