MX MONDIAL L’avenir passe par l’europe
Cette saison n’aura pas été vraiment faste pour les Bleus en Mondial avec seulement sept podiums MXGP à leur actif au soir du GP de Turquie. A contrario, tout roule pour les tricolores en championnat d’europe puisqu’après le sacre de Boisramé en 250, on devrait fêter un inédit doublé avec la consécration de Benistant en 125 !
Si Romain Febvre et Gautier Paulin continuent d’animer le MXGP sans pour autant avoir pu décrocher le moindre succès depuis le début de saison, la saison 2018 ne restera pas dans les annales surtout que la relève se fait attendre en MX2. Tous deux passés en Mondial sans avoir connu la réussite escomptée en Europe 250, Stephen Rubini et Zachary Pichon ont vu leur saison contrariée par plusieurs blessures qui ne remettent pas en cause leur potentiel mais risquent de ne pas les aider à rebondir dans de bonnes conditions l’an prochain. La satisfaction vient plutôt cette année de l’étage inférieur et des championnats d’europe qui constituent, quoi qu’on en pense, un tremplin vers les GP même si certains actuels ténors du Mondial ont parfois zappé une de ces étapes.
Sept ans d’attente
Rêvant de GP depuis plusieurs années, Mathys Boisramé avait dû se résoudre en début de saison à rempiler en Europe faute d’opportunité en Mondial. Plutôt que de s’apitoyer sur son sort, le Breton a pris son destin en main, et face à des rivaux comptant jusqu’à dix ans de plus d’expérience, il a su triompher avec la manière en décrochant le titre 250 avant même la finale. Vainqueur de six manches et quatre épreuves, il a refait surface après une entrée en matière calamiteuse en Espagne (seulement 8 points au compteur), se jouant des attaques parfois bien perfides de son dauphin au championnat. Sept ans après Romain Febvre, dernier tricolore titré dans ce championnat d’europe 250, le Breton décroche ce titre qui le propulse en Mondial au sein de la structure Honda Assomotor pour qui il roule depuis deux saisons. Le plus dur reste à venir, mais Mathys a su accrocher un top dix lors d’une de ses rares piges en Mondial et il va avoir trois saisons pour s’affirmer en MX2 avant d’être contraint, comme tant d’autres, de passer en 450 une fois fêtés ses 23 ans. Dans le sillage de Mathys, d’autres Frenchies ont performé, sans avoir la même régularité que lui. Mais la relève est là avec Moreau, Goupillon, Vialle et Renaux qui ont pour point commun d’avoir tous remportés une manche de ce championnat d’europe tout en étant monté au moins une fois sur le podium. Avec une moyenne d’âge de 18 ans, ils représentent le futur du cross français, à condition de bien gérer cette prochaine étape que constitue le Mondial. Mais en étant passé à travers les embûches du championnat d’europe qui avec sa formule atypique voit les pilotes
disputer une unique séance d’essais tôt le samedi matin avant de disputer une course le samedi soir puis une autre le dimanche matin, ils se sont déjà forgés une sacrée expérience. S’il n’était mathématiquement pas encore assuré du titre au moment où ces lignes étaient écrites (il comptait avant la finale d’assen 33 points d’avance sur Hofer blessé et 39 sur Guadagnini), Thibault Benistant était mieux placé que jamais pour inscrire son nom sur les tablettes FIM à côté de Boisramé. Après Moreau titré l’an passé, Thibault a parfaitement tiré son épingle du jeu au guidon d’une Yamaha esseulée face au pack autrichien, la blessure de René Hofer (le jeune Autrichien protégé de l’usine KTM s’étant fracturé le bassin en championnat d’allemagne) lui ayant ouvert la voie du titre. Thibault (16 ans) mais aussi Tom Guyon (16 ans) vainqueur en Suisse et Florian Miot (14 ans) sur le podium à St-jean sont quelques-uns des kids à suivre dans les années à venir, comme le fut Jordi Tixier qui triompha dans ce championnat 125 en 2010. ❚ (Résultats p.127)