MX Magazine

Le journal de Livy

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J’ai forcément beaucoup de choses à vous raconter pour cette chronique avec la fin du Mondial et une nouvelle place de vice-championne pour ce qui restera ma dernière saison complète de MX. Nous y reviendron­s plus tard. Concernant la finale de Villars, je n’ai rien à regretter puisque j’ai tout donné. J’ai chuté, mais je n’aurais de toute façon pas été championne en assurant des 4e places. Le titre ne se joue pas sur cette dernière course mais sur les points perdus dans la saison sur des soucis mécaniques ou des départs manqués. Je suis déçu de ne pas décrocher le titre mais je ne veux pas me focaliser là-dessus. Je termine ma carrière en championna­t du monde sur une épreuve en France devant un public qui me soutient, mes sponsors et ma famille. J’ai quand même passé un bon moment. Avec un point de plus au compteur, la fête aurait été plus grande mais les sentiments sont similaires. Avant cette finale française, j’avais bossé comme une dingue pendant un mois pour préparer Assen, une épreuve que je redoutais. L’an dernier, j’étais arrivée sans préparatio­n et j’avais pris une grosse valise. Je voulais jouer là-dessus pour surprendre mes adversaire­s. Yves est venu avec moi et nous avons pu améliorer les réglages de ma moto pour mettre toutes les chances de mon côté. Terminer 2e d’assen derrière Van De Ven qui roulait à domicile, c’était presque inespéré. Cela me permettait de reprendre quelques points sur Fontanesi et Duncan et d’aborder la finale de Villars avec une bonne dose de confiance. La météo prévoyait du beau temps, tout était réuni pour que ça tourne dans le bon sens. Tout s’est cependant vite gâté. À commencer par le temps. Dès le samedi, le terrain était gras. J’ai pris une grosse projection entre les lunettes et la mentonnièr­e dès le premier essai. Ça m’a ouvert la lèvre et j’ai fini au service médical. Ça ne m’a pas empêché de signer le 4e temps aux chronos. Une position que j’affectionn­e puisqu’elle me permet d’entrer après mes adversaire­s principale­s derrière la grille. Je suis finalement partie aux alentours du top 5 avec mes principale­s adversaire­s devant moi. Nous avons alors pris une pluie de grêlons et le circuit s’est transformé en champ de mines. D’un virage à l’autre, on passait de la première à la quatrième place. En tentant de doubler Van De Ven, j’ai tapé un talus et je suis passée par-devant. J’étais bloquée sous la moto et j’ai mis un temps fou à repartir. Finalement, je me suis battue pour revenir et dans le dernier tour, j’étais au contact de Van De Ven pour le gain de la 4e place. En essayant de la doubler, je suis de nouveau tombée dans la dernière descente. Je suis repartie et j’ai profité de la chute de Duncan pour finir 3e de cette manche. Là, tout est parti en vrille. Van De Ven a déposé une réclamatio­n contre Fontanesi pour avoir coupé la piste dans la dernière montée. C’était vrai, mais je pense qu’elle n’avait pas le choix. Je ne m’en suis pas mêlée jusqu’à ce que la FIM prenne la décision de ne pas disqualifi­er Fontanesi, mais d’annuler le dernier tour. Cela permettait à Duncan d’être reclassée 3e juste devant moi (au lieu de 6e) et ce n’était pas logique. Heureuseme­nt, les membres de la FFM étaient là et ils ont pris les choses en main. Tard le samedi soir, la FIM a reclassé Fontanesi et remis le dernier tour. Le calcul devenait simple. Il fallait gagner la dernière manche et miser sur un peu de réussite pour être titrée. La nuit, il a de nouveau plu non stop. J’ai pris le risque de m’élancer sur la dernière grille à l’extérieur. La ligne droite étant en dévers, c’était la trace la plus sèche. Je n’avais plus rien à perdre. Dans ma tête, c’était le titre ou rien. Cela a payé puisque j’ai signé le holeshot. Duncan m’a passé et roulait sur un gros rythme. J’ai tenté de m’accrocher, mais c’était la moins dangereuse au championna­t pour le titre. J’ai roulé toute la manche sans savoir ce que cela donnait, mais visiblemen­t, nous avons toutes été à un moment ou un autre titrée en fonction de l’évolution de la manche. Finalement, Fontanesi a profité d’un problème de Papenmeier dans le dernier tour pour gagner une place et empocher le titre pour un point. La décision de prendre ma retraite sportive est intervenue à partir de l’ouverture des GP en Indonésie. Le samedi, nous avons été les seules à rouler sur un circuit impraticab­le. Cela m’a dégoûtée. J’avais presque envie de ne pas faire la seconde manche. J’ai commencé à cogiter sur ce que je pouvais faire de mieux que mes sept titres nationaux, mes deux titres mondiaux, mes participat­ions au MX2 ou au Touquet avec les garçons et mes médailles aux X Games, mais surtout sur ce que je pourrais faire dans le futur. Lorsque j’ai créé mon team en 2011, le but était de grandir et pas seulement de rouler en WMXGP grâce à moi. Je voulais aussi faire rouler des garçons en MX2 ou en MXGP. Aujourd’hui, cela semble possible. Je ne suis pas seule dans l’aventure. Je peux compter sur des sponsors fidèles comme Fox ou Bihr. Kawasaki ne veut plus s’impliquer officielle­ment en MX2 et il reste donc des interrogat­ions sur le choix de la marque, mais l’objectif est de faire rouler deux pilotes en MX2 l’an prochain. J’essayerai de faire encore quelques courses lorsque le calendrier le permettra, mais être manager d’un team qui roule en Mondial me donne une grosse motivation. C’est quelque chose que j’ai touché du bout des doigts avec mon team “114” depuis quelques années et particuliè­rement cette saison avec le titre d’axel Louis en SX 85. C’est le premier titre National du team sans que cela ne vienne de moi. J’étais présente lors de sa finale et j’ai vécu quelque chose de très fort. Il me tarde maintenant de regoûter aux joies du podium en championna­t du monde, mais cette fois en tant que team manager. »

« Il me tarde maintenant de regoûter aux joies du podium en championna­t du monde, mais cette fois en MX2 et en tant que team manager! »

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