« La plaisance collaborative devient rentable en France »
Laurent Calando, co-fondateur de SamBoat
Un peu plus de quatre ans après l’apparition des premières plateformes de plaisance sance collaborative collaborative, deux sites tirent aujourd’hui leur épingle du jeu et regroupent l’essentiel des annonces en ligne. Aux côtés de Click and Boat, SamBoat est l’autre acteur d’un marché qui ne cesse de se développer. Laurent Calando, co-fondateur du site, s’est prêté au jeu des questions-réponses pour Neptune.
Pourriez-vous nous présenter SamBoat en quelques chiffres ? Le site a été lancé en 2014 et compte aujourd’hui 23 000 bateaux référencés dans 76 pays. Nous avons passé la barre des 100 000 demandes de location enregistrées. 70 % des locations concernent les bateaux à moteur et la taille moyenne des modèles loués est de 6-7 mètres pour des sorties à la journée. Notre équipe compte 20 personnes à temps plein et cinq personnes viennent nous prêter main-forte en été. Le site a aussi 30 « Boat Captains », des représentants répartis dans différentes zones géographiques et qui nous relaient sur le terrain. Compte tenu de la très importante saisonnalité de votre activité, n’êtes-vous pas dépassé par les flux de demandes en été ? Nous avons conscience de la nécessité d’être hyper réactifs, raison pour laquelle il existe une hotline en service 7j/7 qui aide à la résolution des problèmes. Nos Boat Captains ont aussi pour mission d’optimiser les prises en main et les retours des locations. Ceux-ci sont spécialement formés pour gérer les clients difficiles, savoir quoi faire en cas de sinistre et gérer les flux importants en été. Au mois d’août sur le bassin d’Arcachon, il arrive qu’il faille organiser des départs toutes les trois minutes, et cela se déroule sans problème ! Concrètement, comment cela se passe-t-il en cas de sinistre ? Les propriétaires ont le choix entre souscrire une assurance à l’année ou prendre une assurance à chaque location, au prix de 25 € avec la MAIF. De leur côté, les locataires laissent une caution équivalente au montant de la franchise de l’assurance. Je peux évoquer ici le cas concret d’un bateau qui a coulé l’an dernier sur la Côte d’Azur lors d’une location. Seule la caution des propriétaires, d’un montant de 1 000 €, a été retenue, alors que la valeur du bateau s’élevait à 20 000 €. Et lors des mois d’hiver, la baisse du nombre de locations ne vous porte-elle pas trop préjudice ? Non car notre activité est en forte hausse dans les Dom-Tom sur une période qui court de décembre à janvier, bien aidée par le développement des vols low cost vers ces destinations. Votre modèle est-il aujourd’hui rentable ? Il commence à l’être en France, où il est porté par une forte activité en région PACA, avec Marseille en tête de gondole, mais aussi sur le bassin d’Arcachon, en Corse et en Bretagne. À l’étranger, nous en sommes encore au stade des investissements mais nous constatons que les locations entre particuliers fonctionnent très bien en Espagne et en Italie. Et dans les pays où les locations entre particuliers sont interdites, comme la Croatie et la Grèce, l’activité se développe depuis l’an dernier, puisque les professionnels viennent désormais s’inscrire sur la plateforme. Pensez-vous que cette activité va continuer à croître dans les années à venir ? Si on la compare aux premières années où elle était multipliée par 5 ou 10, la croissance de l’activité est forcément moins spectaculaire aujourd’hui, mais elle sera encore multipliée par deux cette année.