Le Château Robert va renaître de ses cendres
Le Ville va céder au conservatoire du littoral 7 hectares de ce domaine en piteux état. Objectif : réhabiliter ce parc à la riche biodiversité et l’ouvrir à tous
Année 2018, année du renouveau pour le Château Robert ? Sur le papier, certainement. C’est en effet, l’année prochaine que va être signé l’acte de cession partielle de la propriété. Une partie de ce bien communal, acquis en 2008, va être cédée au conservatoire du littoral. Soit environ 7 hectares représentant l’essentiel du parc de cet étonnant site, qui s’étend du littoral aux collines de Golfe-Juan. Un patrimoine malmené par le temps et, hélas, la main de l’homme. Le 8 juillet dernier, un incendie d’origine criminelle s’est déclaré. Quelque 4 200 m2 de broussailles partis en fumée et l’intérieur du bâtiment touché. L’endroit a également été squatté à plusieurs reprises. Triste sort pour ce bâtiment, qui malgré son état de délabrement, a gardé son élégance. Il a été construit à la fin du XIXe siècle, et a appartenu à Ferdinand Dervieu, Pierre de Casters, puis du dépositaire du label Mercedes, Émile Jellineck.
Inventaire faunistique et floristique
L’intervention du conservatoire du littoral est un soulagement pour la Ville qui, seule, ne peut réhabiliter et valoriser le Château Robert. Après plusieurs années de réflexion, le partenariat avance. Lentement mais sûrement, comme l’annonce François Fouchier, délégué régional Provence Alpes Côte d’Azur : « La réflexion commune entre la Ville et l’établissement public porte sur deux points précis : le découpage de la propriété pour répondre à deux projets distincts. L’aménagement du parc pour une ouverture au public nous incombe. La Ville conserve le bâtiment pour une destination qui reste à être déterminée ainsi que deux hectares de terrain. Cela passera peut-être par un partenariat publicprivé. » On n’en est pas encore là. Premier acte : géomètre et architecte-paysagiste vont procéder à un état des lieux et à des relevés topographiques. Objectif : déterminer, pour le futur parc et le château, une entrée principale distincte et un accès indépendant, prévoir des espaces dédiés au stationnement, etc. Pas si simple. « Longtemps à l’abandon, la propriété, surtout le parc est une véritable jungle ! » Mais, une pépite. Un espace naturel avec une biodiversité très riche. « Bien entendu, un inventaire faunistique et floristique va être dressé par nos soins. Nous savons déjà que des arbres remarquables sont présents. Nous avons également relevé le passage et la nidification de hérons, sans doute parce qu’il existe un point d’eau, une petite retenue d’eau qui abrite des batraciens…» Faire la jonction entre cet espace naturel, à découvrir et à valoriser, et le parc départemental «Lou Paradou » quasiment riverain : tel est également l’objectif du conservatoire du littoral. Cette propriété, acquise en 2008, avec l’aide du conseil départemental est l’une des dernières zones forestières littorales. « Depuis son aménagement, entre 12 et 15 000 visiteurs le fréquentent, chaque année. On peut cheminer, à l’ombre des arbres, dans un espace naturel et qui offre une vue sur le cap d’Antibes et les îles de Lérins », rappelle François Fouchier. Le conservatoire travaille à une meilleure accessibilité à ce petit paradis. « Nous allons acquérir des terrains pour accroître la possibilité de stationnement. Modérément, bien sûr. Le but essentiel est de protéger le site. »