« Je ne serai pas le chef du mouvement, je serai un facilitateur »
« Cette élection ne m’accorde aucun droit, aucun privilège, elle ne me donne que des devoirs. Et j’en serai digne. » En prenant la parole hier pour clôturer le premier conseil national, Christophe Castaner a la victoire humble et modeste. Mais en déroulant sa « feuille de route » sous les applaudissements, il rappelle aussi combien ses ambitions pour le parti, et plus encore pour la France, sont fortes. Des ambitions appuyées sur la politique menée par Emmanuel Macron, auprès de qui il s’est engagé dès les premiers pas du marcheur... Depuis, son engagement n’a pas faibli, au point d’ailleurs qu’il a accepté par devoir, de devenir la « baguette » du chef d’orchestre Macron. « Je ne serai pas le chef du mouvement, je serai un animateur, un facilitateur », a-t-il souligné, posant dès lors le cadre de sa fonction. L’animateur devra aussi faire la preuve de son « goût du risque et du sens de l’effort » qui comptent parmi les valeurs du mouvement. Pour faire face aux enjeux du mouvement : se structurer, continuer à « changer la politique ». Et faire face. Aux critiques, aux frondeurs, aux luttes électorales car, prévient-il, « nous serons partout ». Mais avant cela, place à présent au travail sur le terrain, pour construire, « pour mobiliser » autour d’un « projet qui change la poltique ». « Il a rappelé la trajectoire qui nous a portés jusqu’ici, et a aussi donné la direction à suivre, car nous avons le devoir de réussir, » confie Reynald Cadoret, référent départemental du Var, galvanisé par cette journée de travail et le fait de voir un mouvement se structurer, étape par étape, jusqu’à voir les instances nationales « se mettre en place ». Habitué aux discours de Richard Ferrand, l’animateur du comité de Brignoles Pascal Loquès, est aussi satisfait de ce « nouveau cycle » qui s’ouvre : « Avec le franc-parler de Christophe Castaner, ça donne envie d’en faire encore plus et on sait où on va. » « Il a délivré un discours de vérité, sincère et ambitieux pour notre mouvement. Il a réaffirmé ce qui fait l’essence de La République en Marche, c’est-à-dire, l’émancipation, la liberté, la justice sociale, l’efficacité économique mais aussi les marcheurs et le réel. Tout ce qui a été abordé m’a convaincue» relève pour sa part la députée du Var Emilie Guerel. Reste une inconnue : Christophe Castaner va-t-il rester au gouvernement ? La question n’a pas été tranchée hier. Mais un remaniement ministériel est, semblet-il, annoncé en début de semaine.