Des salariés de Galderma protestent contre des centaines d’emplois crucifiés
Dernier coup de pédales pour les salariés de Galderma, à bout de nerfs dans le combat qui les oppose à la direction du groupe Nestlé, qui prévoit une fermeture en septembre prochain. Dernier coup de pédales, aussi, pour le maire, Guilaine Debras, venue en vélo soutenir les deux cents employés en grève, hier matin. « C’est un drame pour la technopole, a lancé le maire. Biot a un tiers de la commune sur Sophia Antipolis donc je me sens très touchée. Ces 550 salariés sont des employés de haut vol. Je les soutiens dans leurs actions. Il existe un savoir faire qu’il va falloir respecter dans les solutions que l’on va leur proposer, qu’elles soient financières ou dans l’emploi. De toute façon, ces gens en sont là car ils n’ont pas obtenu ce qu’ils voulaient. C’est en cela que je les soutiens aussi. Ce sont des gens raisonnables, qui comprennent c e qu’il se passe. Mais qui veulent être traités à leur juste valeur. »
« Monsieur Macron, qui est le président finalement ? »
Depuis jeudi dernier, la mobilisation ne faiblit pas. Une quinzaine de gendarmes assurent la sécurité le long des axes routiers, qui subissent des ralentissements aux heures de pointe. Mais les grévistes continuent de manifester leur colère. Et si leur espoir d’une sortie digne ne tient plus qu’à un fil, ils ne comptent pas baisser les bras pour autant. « Rien n’a bougé, regrette Nathalie Strauss, déléguée CFDT. On doit se voir cet après-midi (hier) pour une relecture des mesures proposées… Est-ce qu’ils vont accepter certaines choses supplémentaires ? Je ne sais pas. Et sincèrement, je ne crois plus en eux. » Elles sont nombreuses, les personnalités du monde politique local, à être venues apporter leur soutien aux 550 salariés. Ponctuellement, essentiellement. « Le soutien est peut-être invisible. J’espère que toutes ces personnes oeuvrent en sous-marin pour nous aider… mais pour l’instant, je n’ai aucune retombée. C’est dommage que le gouvernement laisse croire à ces sociétés comme Nestlé, certes qui sont des gros annonceurs, de leur laisser croire qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent. Ils prennent des millions d’euros en crédit impôt recherche, et derrière on les laisse sacrifier des salariés et partir. C’est dommage de leur donner l’opportunité de faire ça. J’ai envie de dire : Monsieur Macron, qui est le président finalement ? » Après les derniers pourparler entre direction et représentants des salariés hier après-midi, lors desquels Nathalie Strauss a une nouvelle fois fait pression pour que les conditions de sortie soit plus avantageuses, les mesures proposées seront présentées aux salariés « qui reconduiront, ou non, la grève jusqu’à une date ultérieure. »