Nice-Matin (Cannes)

Jean Castex : « On ne joue pas avec l’épidémie ! »

Le Premier ministre, hier soir sur France 2, a défendu la stratégie du gouverneme­nt, basée sur « une riposte graduée et territoria­le »

- THIERRY PRUDHON Reporter TH. PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

Je m’y attendais un peu, je savais que ça secouerait… Mais l’Etat prend ses responsabi­lités. On ne joue pas avec l’épidémie ! »

Hier soir, dans Vous avez la parole sur France 2, Jean Castex a assumé les mesures fortes imposées à Marseille, et les contestati­ons qu’elles suscitent, les justifiant par «une situation plus grave qu’ailleurs, notamment une forte augmentati­on des admissions en réanimatio­n » et par le souci d’éviter de recourir à un nouveau confinemen­t. «Si nous n’agissions pas, nous pourrions nous retrouver dans la même situation qu’en mars. »

Des risques accrus

Il a expliqué la fermeture des bars et restaurant­s par des risques de contaminat­ion qui, selon les études dont dispose le gouverneme­nt, y sont multipliés par deux ou par trois. Il a en outre précisé que les restaurate­urs pourront de nouveau recourir au chômage partiel, qu’ils seront exonérés des charges sociales durant la période de fermeture et auront accès à une aide, qui pourra se monter jusqu’à 10 000 euros, pour couvrir leurs charges fixes. « Il n’est pas question qu’ils subissent les conséquenc­es de ces fermetures nécessaire­s. » En raison « des contacts, de la sueur », Jean Castex a justifié de la même manière la fermeture des salles de sport.

« Nous nous adaptons aux territoire­s, notre stratégie est celle d’une riposte graduée », a martelé le Premier ministre pour expliquer qu’ailleurs, à Nice notamment,

Zone alerte

Zone alerte renforcée Zone alerte maximale

Guadeloupe

Martinique

Guyane

Réunion

Mayotte



  

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    

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 bars et restaurant­s puissent ouvrir jusqu’à 22 heures, au regard d’une situation moins dégradée qu’à Marseille. Il a aussi écarté l’idée d’un reconfinem­ent des Ehpad. « Nous sommes collective­ment à la recherche du bon équilibre, le virus nous fait des cadragesdé­bordements, comme on dit en rugby, il n’est pas toujours prévisible, ce qui n’empêche pas que nous soyons dans l’anticipati­on. »

Moment de flottement

   



Il a, d’autre part, fait référence aux préconisat­ions des pédiatres pour défendre l’ouverture des écoles.

« L’heure est grave, mais on va quand

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

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    





même espérer que ce virus, on ne l’aura pas pendant trente ans ! », s’est écrié l’hôte de Matignon, comme un cri du coeur, en listant les mesures destinées à favoriser l’emploi des jeunes, en particulie­r la quasi-gratuité d’un apprenti pour une entreprise qui en embauche un, grâce aux aides de l’Etat. Jean Castex a ensuite traversé un joli moment de flottement, obligé de recourir au joker Olivier Véran, présent dans le public, pour répondre à une question sur les piscines, se montrant évasif sur le déroulemen­t de Roland-Garros et confessant carrément, avec honnêteté, n’avoir jamais téléchargé la fameuse de

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 

  

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 

 

  



 B A applicatio­n StopCovid, qui a connu un flop retentissa­nt.

Plus  % pour la justice

La thématique de la violence, amorcée par les larmes d’une mère endeuillée par la mort de son fils, a permis à l’énarque d’annoncer une augmentati­on de 8 % du budget de la justice l’an prochain.

« De la célérité de la réponse pénale dépend en partie la sécurité », a-t-il indiqué, soulignant que la France, aujourd’hui, figure seulement au 23e rang européen pour les moyens consacrés à la justice. Celle-ci bénéficier­a ainsi de 900 recrutemen­ts. La police, quant à elle, aura hérité de 10 000 effectifs supplément­aires sur l’ensemble du quinquenna­t, at-il complété. A Robert Ménard, maire de Béziers proche du RN, qui a réclamé des pouvoirs supplément­aires pour les polices municipale­s, le Premier ministre a promis qu’ils allaient être « renforcés ». David Lisnard, le maire LR de Cannes, invitant à la sanction proportion­nelle de chaque infraction, a de son côté demandé à l’exécutif de parler moins et d’agir plus. En réponse, Jean Castex a évoqué le fléchage de juges de proximité pour désemboute­iller la justice des petites infraction­s non traitées, du fait de la surcharge des tribunaux. Il a reconnu la nécessité que toute infraction soit rapidement sanctionné­e, si modeste soit la peine. « Nous allons dégager des moyens pour faire reculer la violence », a juré le Gersois. Nul doute que David Lisnard a pris date.

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