Une voleuse de sac dispensée de peine
Merveilleuse justice monégasque ! Pourtant coercitive dès la plus infime infraction, elle n’hésite pas à sanctionner sans pitié. Mais elle s’interdit de détruire l’avenir professionnel d’une jeunesse méritante dont la première erreur pourrait lui être fatale. Alors, sans effacer la faute, humaine dans l’âme et sensible au discernement du délibéré, elle gomme la sanction sur le casier judiciaire. C’est sa volonté d’offrir une ultime chance aux « candidats » ouverts aux regrets. Une forme de mansuétude pour conforter les coupables au retour contraint sur le droit chemin.
Une assistante médicale niçoise de ans
Une assistante médicale niçoise vient d’en profiter au cours de l’audience présidée par Jérôme
Fougeras Lavergnolle. Brièvement, le 16 février dernier, vers midi, cette mère de famille (Photo Jean-François Ottonello) de 24 ans vole un sac à main laissé sans surveillance sur un banc du musée océanographique. La victime s’en rend compte et dépose plainte.
Les images de vidéosurveillance n’ont rien perdu du déroulement des faits.
Au sortir du parking des Pêcheurs, à la lecture de la plaque d’immatriculation du véhicule où a pris place la femme soupçonnée, le propriétaire est identifié. La vidéosurveillance montre ensuite la prévenue dans un fastfood à Fontvieille, en train de ponctionner 40 euros dans le sac volé pour déjeuner. Puis tout est jeté, avec papiers et clés. La plaignante devra alors refaire l’ensemble des formalités administratives. Puis, se trouvant sans clés à la porte de son domicile un dimanche, elle essayera de trouver en vain un serrurier. A l’audience, la partie civile, déterminée à demander réparation du préjudice subi, tend une liste des objets dérobés. Sans oublier de réclamer au passage 2 000 euros de préjudice. Le premier substitut Cyrielle Colle, préfère reporter de quelques jours la sanction afin de s’assurer d’une indemnisation effective.
« Avec la comparution, note-t-elle mardi à l’audience, la prévenue a pris conscience de la gravité de son acte. La victime a été dédommagée. Avec un vol mentionné sur le casier, les employés sont moins enclins à embaucher. Je suggère de dispenser cette dame de peine. » Le tribunal a déclaré la prévenue coupable et a suivi les réquisitions du ministère public.
J. -M. F. : MM. Morgan Raymond et Adrien * Assesseurs Candau.