Nice-Matin (Menton)

« Qu’on arrête de parler »

Au lendemain de la visite des supporters au centre d’entraîneme­nt, Hassane Kamara assume les torts des joueurs et alerte sur l’urgence de passer des paroles aux actes le plus vite possible

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On va en faire plus », « on va se battre », « on a pris conscience de certaines choses »... Les supporters ont entendu beaucoup de promesses de la part des Aiglons sur ces dernières semaines. Le problème, c’est qu’elles restent vaines. Alors les ultras ont haussé le ton mercredi soir, trois jours après un piteux 3-0 encaissé à domicile contre Bordeaux. « Evidemment que je comprends cette colère avec une seule victoire en 14 matchs », concède Hassane Kamara. Conscient qu’il n’est lui-même plus irréprocha­ble depuis quelques semaines, l’ancien Rémois a clairement exposé le besoin urgent de passer des paroles aux actes à Lens, dès demain (17 heures).

Hassane, vous comprenez la colère des supporters qui sont venus au centre d’entraîneme­nt mercredi soir ?

Evidemment que leur ressenti est légitime, d’autant qu’avec cette période de Covid, ils ne peuvent pas aller au stade. Avec le huis clos, on ressent beaucoup moins leur impact. On n’est pas en contact, le fait qu’ils viennent nous rappelle qu’ils sont là. Ça devient une réalité, plus de gens qu’on ne le pense sont mécontents de la situation. On s’est encore parlé ce matin (hier), on a eu une discussion avec le président. Il y avait déjà eu une réunion dans la semaine, on s’était dit les choses face à cette situation très critique.

Les supporters avaient besoin de nous montrer combien ils sont énervés, même si on s’en doutait.

« Je me suis vu faire un retour en trottinant alors qu’il faut courir, tacler »

Ça fait déjà plusieurs semaines que le collectif parle de réaction mais rien ne vient. Qu’est-ce qui pourrait changer cette fois ? Qu’on arrête de parler, tout simplement. Il faut que chacun se recentre sur ce qu’il a à faire, qu’on se sorte les doigts du cul ! Face à une situation aussi compliquée, il n’y a que le terrain qui nous permettra d’inverser la tendance. Il faut une réaction d’orgueil, on joue toujours les matchs pour les gagner, mais là on a vraiment besoin de faire preuve d’orgueil. Une victoire depuis fin octobre, ce n’est pas possible. Ça ne fait plaisir à personne, ni aux supporters, ni aux joueurs, pour la famille c’est la honte.

Il y avait du mieux à Metz (-), on pensait qu’une semaine complète d’entraîneme­nt était le meilleur moyen de préparer Bordeaux. Puis patatras...

Tout se passe dans les têtes ? Forcément ça joue dans les têtes. Personnell­ement, quand je revois la semaine d’entraîneme­nt, on se disait que ce match-là était pour nous... C’est une question d’état d’esprit. Tout le monde sait jouer au football, mais il faut arriver sur le terrain avec de l’envie.

Adrian Ursea a remplacé Patrick Vieira, mais le système de jeu, les joueurs et les résultats sont les mêmes. Rien n’a changé ?

Si, on a changé de manière de travailler. Le problème, ce sont les joueurs. Moi et tout le collectif sommes concernés, on doit mettre le bleu de chauffe. Il faut arrêter de réfléchir, de se prendre la tête, et revenir à l’essentiel pour faire mieux sur le terrain. On baisse la tête trop vite, on ne se parle pas, on a des temps de retard. J’ai revu la vidéo de mon match avec Fred, je voyais parfois un retour en trottinant alors qu’il faut courir, tacler... Chacun doit faire son autocritiq­ue, se poser pour le maintien ?

On regarde derrière nous, on doit rester objectif. On ne gagne pas de match, il faut vite avoir des résultats. J’ai vécu ce genre de saison en L, en L, on avait des groupes qui jouaient bien moins au ballon, des blocs resserrés. On savait qu’on jouerait le maintien, là nous n’avons pas une équipe destinée à ça. Si on veut l’éviter, il faut rapidement inverser la tendance.

Ça passera par Lens samedi, une équipe qui est en pleine confiance ....

C’est une bonne équipe, on l’a vu hier (mercredi) ils ont battu l’OM. Mais notre réel adversaire, c’est nous-mêmes. Il faut faire les choses dans l’ordre avant de penser à nos prochains adversaire­s qui seront Marseille, Paris, Monaco... Nous sommes notre plus grand adversaire, il faut se recentrer sur nous, trouver les solutions pour sortir de cette spirale négative.

W. H.

Cardinale s’est blessé à la cheville à l’entraîneme­nt

Le portier remplaçant est forfait pour le déplacemen­t à Lens, demain à 17 heures. Dante (genou), Danilo, Schneiderl­in et Rony Lopes sont en phase de reprise, alors que Lotomba, touché à la veille de la réception de Bordeaux, devrait réintégrer le groupe niçois. Le onze possible à Lens : Benitez - Daniliuc, Saliba, Nsoki - Atal, Boudaoui, Thuram, Kamara - ReineAdéla­ïde, Dolberg, Gouiri.

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« Je suis déterminé à faire mieux dans les attitudes »

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