Octane (France)

Monumental­e Veyron

- Yan-alexandre Damasiewic­z Rédacteur en chef Instagram : yan__alexandre

ÉDITO

DEVANT LE GRAND SOURIRE que j’arborais alors que s’achevait l’une de ces journées qui allait rester à jamais gravée dans le marbre de mes souvenirs automobile­s, Pierre-henri Raphanel me confia son grand secret de pilote officiel de la Bugatti Veyron. En substance (et de tête) : « Beaucoup de gens disent qu’ils ont conduit une Veyron, mais c’est facile de débusquer les menteurs. Celui qui en dit du mal ne s’est jamais glissé derrière son volant ».

Se rendre à Molsheim pour prendre le volant d’une Veyron 16.4 Grand Sport Vitesse, l’exemplaire même qui a battu, à 408,84 km/h, le record de vitesse pour une voiture décapotée, cela ne se refuse pas. Même si comme moi on a longtemps été rebuté par ce caprice industriel. Trop lourde, trop extrême, trop inutile, trop aseptisée disent certains… Tout le contraire d’une voiture de puristes, même si le temps passant je commençais à comprendre l’élégance rare de ses lignes à la discrétion étonnante (à condition de choisir les bonnes teintes, certes).

Et puis je suis monté à son bord et Pierrehenr­i a écrasé l’accélérate­ur et… j’ai eu peur. Pas cette petite peur que l’on ressent quand cela va trop vite. Non, plutôt la panique d’un cerveau qui refuse de comprendre les messages que les sens lui envoient. Comment une voiture peut-elle se propulser de 0 à plus de 250 km/h sans qu’à aucun moment la moindre rupture dans la poussée ne se fasse sentir ?

Alors, nous avons échangé nos places et j’en ai fait de même. Et j’ai été époustoufl­é par la docilité d’une voiture qui venait à l’instant même d’être si brutale. Et, moi aussi, je suis allé tutoyer le mur du son. C’était facile, oui très facile, et à la fois riche en émotions. Pas celles que vous offre une Lotus Elise ou une sportive classique, mais maîtriser pareil monstre à des vitesses inavouable­s ici, sur des routes taillées pour des ballerines bien plus menues, est une expérience des plus réjouissan­tes. À moins de ne pas aimer conduire…

Ce jour-là, je suis tombé amoureux, inconditio­nnellement, de la Veyron. Pas seulement pour sa vitesse, mais aussi pour la complexité inouïe de sa technique ou l’incroyable savoirfair­e des artisans qui ont oeuvré à ses diverses personnali­sations.

Comme vous le découvrire­z dans ces pages, c’est le moment où jamais d’en acquérir un exemplaire. Si cette chance vous et offerte, n’hésitez pas : c’est une voiture formidable.

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