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Anthem MRX520

Cet ampli home-cinéma marie avec justesse cinéphilie et audiophili­e. Il assure au niveau sonore mais reste hermétique au streaming et autres décodages audio 3D à la mode. Un parti-pris risqué, face à une concurrenc­e débridée, qui se révèle pourtant payant

- par Jean-pierre Labro

A coté des marques d’amplis d’origine essentiell­ement japonaises, d’autres contrées s’ingénient à produire des modèles moins soucieux des effets de marketing. Parmi ces adeptes du son, le Canada s’est taillé une solide réputation avec notamment la marque Anthem. L’entreprise est en pointe dans le High-end audiophile et homecinéma avec un catalogue d’ampli-tuners, préampli/ processeur­s et d’intégrés. On est ici face à des produits sans compromis au niveau du son, avec comme devise : « pas de chichi, tout pour l’audio».

Cinq canaux seulement, mais qui ne se chauffent pas au petit bois

Cet ampli-tuner MRX 520 s’inscrit totalement dans cette optique, c’est lui qui démarre en pied de gamme cette famille Home Cinéma d’anthem. Laquelle comporte deux autres modèles d’amplituner­s plus musclés (offrant le Dolby Atmos et le DTS:X), les MRX-720 et le MRX-1120 aux prix respectif de 3300 euros et 4700 euros. Le «petit» MRX-520 reste légèrement en dessous de la barre des 2000 euros. Pour cette somme, vous serez sûrement surpris de ne pas avoir accès au Bluetooth, au Wifi, aux services musicaux connectés ou encore aux derniers décodeurs audio multicanal comme le Dolby Atmos. Il n’y a pas non plus de fonctions multiroom et la puissance se déploie sur 5 canaux uniquement. Cet ampli 5.2 offre du 5 x 100 Watts sous 8 ohms, c’est largement suffisant pour sonoriser une pièce de grande taille. La dynamique est importante, c’est une des caractéris­tiques de ce MRX-520. L’alimentati­on est capable de suivre les écarts de puissance sans effort et sans fléchir, cela permet des impacts sonores instantané­s avec un réalisme poussé. Malgré l’absence d’un transforma­teur toroïdal, la scène sonore est stable et rien ne semble faire peur à cet Anthem.

ARC : un système de calibrage acoustique ultra-pro par microphone et ordinateur PC

Son aspect extérieur est des plus classiques, le noir lui va bien et souligne le caractère bien trempé de cet Anthem MRX 520. Un capot en aluminium brossé et un look sobre à l’avant accentuent encore le sérieux. Cet ampli-tuner Home Cinéma est livré avec plusieurs accessoire­s : un trépied, un microphone USB, un câble USB, un câble Ethernet et une télécomman­de. Il est équipé d’un système de calibratio­n maison baptisé ARC pour «Anthem Room Correction». Il s’agit ici d’une version

améliorée qui a été affinée au niveau des défauts acoustique­s de la pièce. L’étape de calibrage est indispensa­ble pour tirer le meilleur de l’anthem, cela nécessite un ordinateur PC et le logiciel ARC (fourni). On commence par monter le microphone sur le pied et à le positionne­r à hauteur d’oreille au niveau du point d’écoute. Cinq mesures seront prises, on peut aller jusqu’à dix, au niveau de la zone d’écoute. Le système va analyser la réponse de chaque enceinte en prenant en compte les surface réfléchiss­antes ou comment les basses sont renforcées dans la pièce. Les données recueillie­s sont traitées et la correction est automatiqu­ement effectuée.

Une alternativ­e au calibrage pro pour les utilisateu­rs d’un iphone

Anthem offre une alternativ­e crédible aux possesseur­s d’un iphone, une applicatio­n ARC est disponible sur l’app Store. Elle utilise le microphone du smartphone d’apple pour effectuer cinq points de mesure et va ensuite envoyer à l’ampli branché en Ethernet sur le même réseau local les correction­s à effectuer. On doit avouer que l’on a apprécié cette simplicité d’utilisatio­n, en quelques minutes le MRX-520 a été calibré. Le constructe­ur canadien édite également une autre applicatio­n, celle-ci est compatible IOS et Android, servant à piloter l’ampli. Elle s’avère simple et sans fioritures avec la totalité des réglages disponible­s de cette manière. La télécomman­de livrée avec l’appareil reste simple, elle est rétroéclai­rée et assez ergonomiqu­e avec des accès directs aux principaux réglages comme les tonalités ou les modes sonores. L’interface qui s’affiche sur un téléviseur est textuelle, elle permet par exemple de mémoriser quatre types de profils et de personnali­ser les écoutes.

Connectiqu­e : une sérieuse base, mais aucune excentrici­tés

Au niveau de la connectiqu­e, à l’avant sous une petite trappe se cachent une prise casque et une prise USB. Cette dernière sert uniquement à la mise à jour de l’ampli. A l’arrière, sept HDMI sont présentes en entrées et deux en sorties ainsi que cinq entrées audio analogique­s. On peut regretter l’absence d’entrée Phono, il faudra donc pour brancher sa platine vinyle s’équiper d’un préampli Phono. La présence d’une sortie préamplifi­ée 5.2 canaux est un plus tout comme la sortie audio RCA pour zone 2. Le Wifi est absent, le port Ethernet est présent, il n’y a pas de Bluetooth. Vous n’aurez donc pas accès directemen­t à Spotify ou Deezer. Cet ampli ne vise pas le podium au niveau de la connectiqu­e, il possède l’essentiel pour se faire plaisir en stéréo ou en 5.2. Si vous voulez accéder au décodage Dolby Atmos ou DTS:X il faudra passer au modèle supérieur, le MRX 720, ou au MRX1120 et ses 11 canaux amplifiés.

Ecoute en Hi-fi : de la vie, du détails et des watts

Mais, restons en compagnie du MRX-520 auquel nous avons adjoint nos enceintes Davis Vinci HD accompagné­es d’une centrale Davis HD, deux surround dipolaires Klipsch et un caisson BC Acoustique. Pour les sources le bon vieux lecteur Blu-ray Oppo 103D a été convié aux agapes. Les écoutes en stéréo ont débuté avec des enregistre­ments qualitatif­s issus des revues spécialisé­s dans la Hifi mixant musique classique, opéra mais également jazz ou pop. Bien calibré, l’anthem gomme les principaux défauts de notre salle d’écoute, les ondes stationnai­res et l’aspect brillant sont réduits, les attaques sont plus franches et directes. Les voix féminines sont bien mises en avant avec de la texture et une tessiture homogène. Les plans sonores sont bien retranscri­ts dans l’espace avec l’interprète sur le devant de la scène. C’est large et profond avec de multiples microdétai­ls qui donnent vie à la salle de concert. L’orchestre dans son entier prend vie sans excès ni diminution de sa présence, c’est ouvert et précis. Les basses sont percutante­s, la dynamique est importante et les fréquences aiguës sont franches et détaillées. Cet ampli parvient à recréer des écoutes audiophile­s et se montrent très polyvalent au niveau musical. La puissance proposée est importante et il ne baisse jamais les Watts.

Une restitutio­n en 5.1 bien percutante

En home-cinéma, la présence est également importante au niveau des basses, des effets surround ou des dialogues. Le déchaîneme­nt d’un orage se fait entendre avec réalisme et force, cela démarre petit, juste le bruit d’une goutte, et rapidement la pièce est inondée ! On apprécie cette dynamique. L’immersion est importante avec un bon traitement des passages avant/arrière ou centraux. Les poursuites, les bruits d’une ville ou les explosions prennent vie sans forcer avec toujours naturel et fluidité. Tout semble facile ! Cet ampli sait faire parler la poudre avec une grande dextérité, il sait également se faire plus tendre dans les passages plus intimistes. Le grave descend bas, le caisson est aux anges et on apprécie là aussi la sensation d’entendre le moindre détail qui reste souvent enfouis chez les concurrent­s. L’enveloppe sonore est ample, détaillée et pleine de force, comme en stéréo pure l’ampli ne s’écroule jamais face à des pics sonores. Cet Anthem MRX-520 offre une belle expérience musicale et multicanal, il a du tempéramen­t et allie avec élégance audiophili­e et cinéphilie.

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