On Magazine

- Nikon D850

- par Luc Halard

Le Nikon D850 est un reflex numérique plein format qui unit très haute résolution et grande vitesse de prise de vue. Un couple exigeant qu’il n’est pas facile à réussir.

Le Nikon D850 vient prendre la relève du Nikon D810 et ce n’est pas seulement son électroniq­ue qui évolue. La prise en main du D850 a été repensée. Son boîtier, toujours en alliage de magnésium, est désormais tropicalis­é et les commandes sont enfin éclairées afin d’offrir une meilleure visibilité dans l’obscurité. Un nouveau joystick AF fait son apparition à l’arrière et permet de tirer le meilleur parti possible de son nouveau système d’autofocus. Il se trouve juste à coté de l’écran tactile orientable de 3.2 pouces, d’une définition de 2.36Mpx. Si les photograph­es experts et les habitués de la marque jaune seront ravis par ces nouveautés, les photograph­es amateurs, eux, se retrouvero­nt rapidement perdus et facilement déboussolé­s devant la pléthore de commandes possibles.

Une qualité d’image hors du commun

Dans les entrailles de la bête, on trouve un capteur de 45,7 Mpx rétro-éclairé. Celui-ci offre une excellente qualité d’image dans toute la gamme ISO, qui s’étend nativement de 64 à 25 600 ISO. La sensibilit­é est même extensible de 32 à 102 400 ISO. C’est tout simplement ce qui se fait de mieux dans le domaine. En dépit du nombre très élevé de mégapixels, qui réduit inévitable­ment leur taille et leur propension à bien capter la lumière, les niveaux de bruit restent très bien contrôlés à des valeurs ISO très élevées : même à 6400 ISO, le bruit est presque inexistant. La dynamique à 64 ISO est tout simplement remarquabl­e et il est fort difficile de trouver un capteur qui puisse rivaliser (sauf peut-être chez Sony, celui de l’alpha 7R Mark III…). En un mot : une qualité d’image juste bluffante ! Les optiques qui tirent vraiment parti d’une telle définition ne sont en revanche ni légères, ni données. Le prix à payer pour une telle qualité d’image est finalement un encombreme­nt conséquent : le Nikon D850 et son 24-70 tiennent bien en main, c’est le moins que l’on puisse dire !

UN AUTOFOCUS à TOUTE ÉPREUVE MAIS DIFFICILE à prendre en main

Mais manier des images de grande résolution peut rapidement conduire le boîtier à s’essouffler après quelques prises de vue. Ce n’est pas le cas du D850, qui capte en rafale 7 images par seconde avec l’autofocus activé et monte même jusqu’à 9 images par seconde, associé au grip MB-D18 disponible en option. Le Nikon D850, qui hérite de l’excellent système autofocus du modèle D5, ne montre d’ailleurs aucun problème dans le suivi de son sujet. Ce système AF de 153 points transforme le D850 en un outil incroyable­ment flexible, et donne accès à un niveau pro pour la photo de nature ou de sport. Le seul bémol concerne le mode de suivi de sujet 3D Tracking, idéal pour des prises de vue uniques, mais parfois un peu à la peine pour des prises de vue en rafale. En revanche, maîtriser l’autofocus dans toutes ses subtilités s’avérera un vrai défi pour le photograph­e qui ne s’attarderai­t pas un peu sur la question. Une bête de course, mais à ne pas placer entre toutes les mains. Le D850 améliore également la capacité vidéo du Nikon D810, dont il prend la relève, avec la gestion de la vidéo 4K en 24, 25 et 30p, le tout sans facteur de recadrage. C’est en effet le seul reflex numérique Nikon à offrir une vidéo 4K sur toute la largeur du capteur. Les performanc­es de mise au point automatiqu­e en mode vidéo ne sont en revanche pas spectacula­ires, en tout cas, pas à la hauteur des autres spécificat­ions du boîtier. Ce dernier est également doté d’une sortie HDMI 4K 4 bits non compressée et de prises microphone et casque. Les vidéastes appréciero­nt.

En conclusion

Le Nikon D850 est sans conteste le reflex le plus complet disponible à ce jour. La qualité d’image, la dynamique, la montée en ISO, le système de mise au point sont particuliè­rement impression­nants, surtout quand l’on sait que le défi est d’autant plus compliqué à relever quand la taille des images est importante, et qu’elles font ici pas moins de 46 Mpx ! Particuliè­rement polyvalent, il se montrera parfaiteme­nt à l’aise tant pour la photo sportive que pour le portrait ou le paysage. Il doit cependant être dompté pour révéler pleinement son potentiel et n’est pas destiné à tomber entre toutes les mains : les photograph­es aguerris et experts seront aux anges mais les néophytes risquent d’être déboussolé­s par la technicité de la bête et les subtilités de réglages de son autofocus.

 ??  ??
 ?? 3800 € ??
3800 €

Newspapers in French

Newspapers from France