2e étape : éviter de le surprotéger
est de voler au secours de leur enfant en difficulté. Ils vont disputer le vilain garçon qui lance le ballon dans la tête de leur chérubin ou attendent la méchante fille qui tire les beaux cheveux de leur princesse à la sortie de l’école pour la sermonner. Ce qui n’empêchera pas les coupables de recommencer le lendemain. Dans la foulée, ils s’en prennent aussi aux parents de l’agresseur qui le prennent très mal et refusent d’admettre que leur petit ange est violent. Bref, en intervenant pour régler le problème à la place de l’enfant, au lieu d’arranger les choses, ils prennent le risque de les aggraver et de pérenniser la situation. Selon Emmanuelle Piquet : « En désignant l’agresseur, ils font de leur enfant une victime. C’est comme s’ils disaient à l’enfant violent : « Vas-y, tu peux continuer à lui piquer ses jouets quand on n’est pas là, il ne sait pas se défendre ! » L’enfant agressé reprend quant à lui à son compte son statut de victime “Vas y, continue à me bousculer, je suis nul et je ne sais pas me défendre seul !”
fréquent des parents protecteurs est de conseiller à l’enfant de se plaindre immédiatement à un adulte: «Dès qu’un enfant t’embête, tu cours le dire à la maîtresse ! » Là encore, cette attitude à un impact négatif précise la psy: «Ça donne à l’enfant fragilisé une identité de rapporteur et tout le monde sait que cette étiquette est très mauvaise pour les relations sociales ! Celui qui rapporte à la maîtresse est mal vu et perd considérablement de sa “popularité”. »
persuadés d’agir dans l’intérêt de leur enfant malmené est de signaler le problème à la maîtresse pour qu’elle intervienne et prenne sa défense: « Certains sont violents avec mon petit en classe et/ou à la récréation. Il est timide et n’ose pas réagir. Surveillez ce qui se passe. » Bien sûr, l’enseignante va intervenir, mais du coup, elle va elle aussi confirmer l’étiquette de “petite chose fragile qui ne sait pas se défendre tout seul et qui se plaint tout le temps” aux yeux des autres élèves. Il arrive même que les plaintes et les sollicitations à répétition l’agacent et qu’elle finisse par lui dire : « Arrête de venir te plaindre, débrouille-toi un peu seul ! » Et même si la situation se calme parce que les enfants agressifs ont été punis et qu’ils redoutent une autre sanction, les agressions reprennent souvent dès que l’attention de la maîtresse faiblit.
PARENTS Décembre 2017
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