Playboy (France)

“aujourd’hui, les grands groupes s’enrichisse­nt et les petits peinent à se développer.”

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va passer à quatre avec les pré-collection­s. On a fait une collaborat­ion avec 24 Sèvres (la plateforme d’e-shopping du Bon Marché - NDLR) pour une capsule femme.

Qu’essayez-vous de changer dans l’univers de la mode ?

On entend beaucoup de créateurs qui se plaignent du manque de temps, du nombre de collection­s ahurissant. Je suis d’accord. Le problème, c’est que la finance guide la mode : aujourd’hui, les grands groupes s’enrichisse­nt et les petits peinent à se développer. D’un autre côté, le grand public a une vision de la mode assez dure, donc c’est aussi à nous de lui prouver qu’on peut s’amuser et être simple quand on bosse dans la mode. Tous les acteurs de du milieu devraient s’y employer plutôt que d’en faire uniquement le constat.

Certains profession­nels, comme la défricheus­e de tendances Lidewij Edelkoort, déclarent que l’avènement des start up a imposé le jean/tee-shirt comme uniforme et que c’est en partie dû au fait que la mode n’a plus rien à dire. Etes-vous aussi pessimiste ?

Pas du tout, je suis un éternel optimiste même si je reconnais que c’est une période difficile. Si les grands groupes bénéficien­t de moyens considérab­les, les indépendan­ts offrent, eux, un rapport étroit à leur clientèle que je trouve, au contraire de Li Edelkoort, très éduquée sur la mode. Je gère moi-même mon compte Instagram, je suis proche des gens, quand quelqu’un me dit que son pantalon a craqué, je le redirige vers quelqu’un qui peut le renseigner. Je n’ai pas envie de perdre le lien avec la rue, avec mes clients et avec la réalité.

Vous venez de faire une collab’ avec Gap. Quel est votre rapport à la fast fashion ?

Je trouve qu’il y a un snobisme envers ces marques. Pourtant, elles habillent des gens de tous horizons, de tous genres, de tous âges et de toutes classes sociales. Et puis cette collab’ avec Gap était une façon d’aborder le monde de la grande distributi­on et je me suis évidemment assuré que la production était dans les normes. Surtout, elle est importante car ma priorité, c’est la rue. J’aime voir mon vêtement porté. Mon objectif n’est pas de finir dans un musée. Page précédente : en backstage du défilé AMi printemps-été Ci-contre : Alexandre Mattiussi photograph­ié par Virginie Khateeb et la boutique AMi à Tokyo dans le quartier d’Omotesando.

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