Un iconoclaste du muscadet
Curieux, audacieux, il est à l’avant-garde de ceux qui bouleversent l’image du muscadet. Des vignerons qui ont compris tout le potentiel de leur terroir, s’émancipent des habitudes et offrent à goûter des vins exceptionnels.
Pierre-Marie et Marie Luneau-Papin, Vincent Caillé, Jo Landron, Joël Bretaudeau, Fred Niger… de plus en plus de vignerons nous révèlent les joies cachées du melon de bourgogne (le cépage breton est originaire de là-bas) grâce à des pratiques audacieuses, et à des vendanges plus tardives. Ces vins se démarquent par leur rondeur et une complexité aromatique inattendue.
Le vin scintille dans le verre avec des éclats de vin chaud du Sud. « Ah, ne me dites pas que c’est un vin orange ! C’est le vin de la treizième heure », s’amuse Marc Pesnot, trahi par ses yeux espiègles. Le vigneron de Saint-Julien-de-Concelles adore les expériences, surtout quand elles sont mûrement réfléchies. Marc Pesnot considère qu’il n’est pas obligatoire de faire macérer le jus des raisins blancs avec la peau (réceptacle des colorants du vin) pour obtenir des vins colorés. Il opère un pressurage de sa vendange aussi lent que douze tours d’horloge et à la treizième heure, il récolte un jus avec un précipité de couleurs et de saveurs aussi exceptionnel que le nombre des futures bouteilles (une quarantaine à l’hectare!). Marc Pesnot est un vigneron
iconoclaste. Au début de sa carrière, il a fait du vin comme ses parents, avec de la chimie dans la vigne et dans la cave. « Cela m’a très vite ennuyé de produire toujours le même vin », « vins de vigneron » « C’est toujours du melon de bourgogne, mais ce n’est plus du muscadet », conclut avec délice le vigneron ■