THE ROLLING STONES
LE GROUPE VIENT DE PERDRE SON SAXOPHONISTE TEXAN, L’AFFABLE BOBBY KEYS, ET EST À L’HONNEUR D’UN LIVRE DE PHOTOGRAPHIES QUI VA BIEN AU-DELÀ DES CLICHÉS HABITUELS. TOUT CELA MÉRITAIT UNE ANALYSE EN LONGUEUR.
“Chaque soir comme un samedi soir.” Tel était le titre de la biographie de Bobby Keys, telle fut sa morale de vie, de musicien, d’artiste. Tout donner. Souffler chaque solo comme un appel au grand bordel, comme un lien avec la furia des Honky Tonk black ou des premières folles exhibitions d’Elvis. Tout minot, Bobby Keys avait chopé le virus du rock’n’roll. Un matin de 1956, dans sa ville natale de Slaton (Texas), il voit débarquer Buddy Holly, venu en voisin de Lubbock, sur un camion à plate forme avec ses Crickets et jouant quelque rock fulgurant. Tout cela dans le cadre de l’ouverture d’une nouvelle station essence. Le jeune Bobby, douze ans, a son épiphanie personnelle. Monté sur un pommier pour ne rien perdre de ce joyeux fracas, il décide que c’est cela qu’il veut faire : jouer du rock. “J’ai entendu immédiatement le pouvoir de cette musique. Sa force. Et bon sang, si ces gars jouaient comme ça en plein milieu de Slaton, ça devait exister partout ! Oui, quand j’ai entendu la guitare de Buddy, la contrebasse claquant là-haut et le fracas des tambours, j’ai tout de suite compris. Je suivrais cette musique. Comme dans l’histoire du joueur de flûte, man. J’irai où cette musique m’emmènera.”