The Kinks
“THE ANTHOLOGY 1964-1971”
BMG/ Sony
C’est Noël, et les coffrets tombent comme les malades d’Ebola au Liberia. Après Dylan et le Velvet Underground, c’est au tour des Kinks d’être cernés dans un bel objet revisitant leur âge d’or en cinq CD. Plus de cent morceaux, vingt-cinq machins “inédits” (mais pas de découverte majeure), les tubes, des interviews, un single vinyle (“You Really Got Me” et “Milk Cow Blues”, live en 1964 et inédits), un beau livret (l’ensemble est néanmoins nettement moins luxueux que les coffrets consacrés à Dylan et au Velvet mentionnés ci-dessus), c’est le traitement idéal, sachant que le tout bénéficie d’une nouvelle masterisation assez impressionnante (même si les rééditions des Kinks sorties entre la fin des années 90 et la décennie suivante étaient déjà très satisfaisantes). On ne va pas se plaindre, il s’agit naturellement de l’âge d’or du groupe, qui passe en quelques années des hymnes proto punk et garage
de “You Really Got Me” et “Till The End Of The Day” aux raffinements de “Autumn Almanach”, “Village Green” et “Shangri-La” pour terminer avec le rock plus basique mais encore merveilleux de “Lola”. On peut tout de même pinailler en précisant que dans certains cas (“Big Black Smoke”, “Mr Pleasant”, “Two Sisters”, “Afternoon Tea”, “Lazy Old Sun” ou le merveilleux “This Is Where I Belong” et beaucoup d’autres trop nombreux), les mix inédits — par ailleurs souvent réussis — remplacent carrément les versions originales, ce qui est parfaitement idiot voire scandaleux pour les nouveaux venus qui seront de fait obligés de se procurer un best of supplémentaire pour tout avoir. Pour le reste, c’est un voyage somptueux dans l’art des frères Davies, aidés, ne l’oublions pas, par un sacré groupe, dont le super mod Pete Quaife. Et cette fois-ci, ces perles méconnues que sont “Wonderboy”, “Berkeley Mews” ou “This Time Tomorrow” sont bien au rendez-vous. Beau livret et témoignages admiratifs de Pete Townshend, Paul Simonon et Topper Headon... C’est presque grandiose (quand comprendront-ils qu’il est plus judicieux de réunir les inédits sur un ou deux CD séparés, et de laisser les originaux sur les autres ?).