Rock & Folk

“God Don’t Never Change”

- “The Songs Of Blind Willie Johnson”

ALLIGATOR/SOCADISC Alligator ne s’est jamais intéressé à ce qui se passait jadis dans le Sud, il n’est pas sujet à la nostalgie ni porté sur les hommages. C’est le producteur Jeffrey Gaskill qui a monté “God Don’t Never Change”, réuni cet équipage de stars plus ou moins courues, choisi l’illustrate­ur, l’auteur du livret et proposé le master à Bruce Iglauer. BWJ (trente faces, pas plus) était un maître du glissando en contrechan­t ; l’album se dilate et s’étire dans des psalmodies de bottleneck, les call & response du gospel et les ahans du chant de travail. Chaque sermon a ses plaisirs, mais le prêche mérite d’être écouté d’une traite. Lucinda Williams, les Blind Boys Of Alabama, les époux Tedeschi/ Trucks, Luther Dickinson, on s’attend à les trouver dans ce genre d’hommage. Sinead O’Connor, Cowboy Junkies, Maria McKee, pourquoi pas ? Tom Waits et Rickie Lee Jones, aïe ! La turbine à cabotiner promet de s’emballer. Waits fait des glaires et s’applique à chanter comme un possédé, mais il est dans le ton et apporte, comme les autres, une indéniable valeur ajoutée aux titres qu’il reprend. Seuls les Cowboy Junkies, sans démériter, peinent à jouir sur le chemin du Seigneur, Margo donnant la réplique à la voix samplée de Blind Willie. C’est Rickie Lee qui éteint en

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