Unité d’élite

Si, un jour, Hollywood décide de jeter l’éponge, il ne faudra pas pleurer. Non. Il faudra simplement, pour tous les cinéphages et cinéphiles, acheter une console et accepter de plonger dans un nouvel univers, où tout est possible. Voire plus. “TOM CLANCY’S THE DIVISION”, chez Ubisoft, pour PS4, XboxOne et PC, appartient à cette nouvelle catégorie de jeux qui brouillent les frontières, écrasent les évidences, dessinent les lendemains. Ce titre qui devrait connaître de nombreuses suites, mi-RPG mi-shooter, est une aventure extraordinaire, complètement immersive, où cette peur rampante qui gangrène le présent se transforme en une post-réalité effrayante, apocalyptique, saisissante. Black Friday. New York vit ses derniers instants de paix. Une pandémie ravage la ville, l’anarchie remplace très vite le quotidien des citoyens. C’est le chaos, la sauvagerie, la loi du plus fort. Des milices improvisées errent, tuent, pillent, ébauchent une horreur inédite. Il y a les Casseurs, les Nettoyeurs et leurs lance-flammes, les Rikers, des ex-taulards qui se sont évadés de la prison du même nom (celle de DSK) et qui comptent bien faire payer à la société leur séjour carcéral, le Last Man Battalion, ramassis de soldats jusqu’au-boutistes. Et c’est là qu’intervient The Division, une unité d’élite. Prête à tout pour sauver le monde. La suite est phénoménale. Le joueur pourra créer son agent, customiser son arsenal, chaque mission accomplie, dans une map new-yorkaise ouverte à tomber, permettra d’améliorer chaque compétence. On pense évidemment à Matheson, à Carpenter, on navigue dans cette ville perdue, traumatisée et c’est comme si l’on évoluait au même rythme qu’elle, comme si on apprenait la survie en direct. Ceux qui connaissent New York devraient carrément halluciner devant la reconstitution proposée, des couloirs du métro à la moindre ruelle du Village, rien ne manque et c’est très impressionnant. Ce scénario d’anticipation a été élaboré avec l’aide d’anciens sbires de la CIA, des experts survivalistes et ça se voit, ça se sent à chaque nouveau pas. Et Snowdrop, le nouveau moteur graphique conçu spécialement pour “The Division” permet de déchirer le voile entre réalité et fiction. On y est. Vertigineux.