The Horrors
WOLF TONE/ CAROLINE INTERNATIONAL Ville portuaire du sud, Southend fournit au rock anglais des groupes marquants, les Paramounts, Legend, Dr Feelgood, Eddie & The Hot Rods, les Horrors... Formés en 2005 par Faris Badwan (chant), Joshua Hayward (guitare), Tom Furse alias Cowan (claviers), Rhys Webb (basse) et Joe Spurgeon (batterie), les Horrors se font remarquer en tentant la fusion improbable entre le garage gothique et le prog cafardeux. Refusant d’être associés à une ligne stylistique bien définie, ils jouissent de la liberté d’explorer comme bon leur semble. Le cinquième album au titre univoque de “V”, enregistré aux Church Studios, est coproduit par Paul Epworth, boss du label Wolftone, connu pour ses collaborations avec BabyShambles, Stone Roses, Paul McCartney, Adele, etc. Ornée d’une obi japonisante, la pochette est conçue par Erik Ferguson, artiste qualifié de grotesque ou de cauchemardesque, aux oeuvres parfois controversées (“Dickhead”). Mis en ligne dès la mi-juin, “Machine” s’accompagne d’un clip signé Jon Emmony, une simulation de création de la vie à base de formes animales. A l’exact opposé du rock des Sonics, une des influences revendiquées au début de leur aventure, les Horrors s’adonnent au (presque) tout synthétique à la Depeche Mode. Instrument de base, l’ordinateur peut même devenir source d’inspiration (“Press Enter To Exit”). Emergeant de nappes électroniques noyées dans la réverbération, plusieurs mélodies font mouche (“It’s A Good Life”, “Something To Remember Me By”). Alors qu’on la croit définitivement mise au placard, la guitare fait une timide apparition le temps de “Gathering”, appréciable respiration pop. Très années 1980, “V” sonne comme un long tribut à Talk Talk.
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JEAN WILLIAM THOURY