Vieilles Charrues
19 AU 22 JUILLET, SITE DE KERAMPUILH (CARHAIX-PLOUGUER)
Pour son vingt-septième été, le festival breton a encore affolé les compteurs avec 280 000 spectateurs.
Ouverture bretonne avec les expérimentations Bollywood d’Olivier Leroy, le No Land d’Olivier Mellano (guitares, bagad et Brendan Perry — voix de Dead Can Dance) et la résurrection d’une légende, Marquis De Sade. Chacun reprend son rôle, au diapason d’un chanteur au charisme intact. Grande classe. Même génération, maturité différente pour Depeche Mode, setlist convenue, délivrée avec emphase et paillettes. Une prestation à l’opposé des Négresses Vertes, qui assurent avec naturel et spontanéité un set ensoleillé. Un peu comme IAM, rayonnant et authentique. Liam Gallagher fait le job mais écourte d’une demi-heure, quand son compatriote Damon Albarn, en mode Gorillaz, avec une impressionnante série d’invités et un show bluffant, plombe le planning d’autant. Mogwai est coiffé au poteau par Therapie Taxi en simultané sur la scène d’à côté. Le champ affiche complet, et Lomepal, dans la foulée, achève de faire déborder la jauge. La jeune scène francophone rafle la mise. Roméo Elvis se montre reconnaissant (“On a des tour bus, un disque d’or... c’est grâce à vous !”) et apaisant (“Nous, les Belges, on n’en veut pas du tout à l’équipe de France”). Il ne devrait pas. Le public hurle : “On est les
champions !” à tout bout de champ, partout, tout le temps. Un public moins brassé que d’habitude, avec de nets effets de vagues générationnelles, marées humaines à contre-courant, Véronique
Sanson et Robert Plant pour les uns, Bigflo & Oli et Orelsan pour les autres. Fatboy Slim est le seul à réconcilier tout le monde, décalé, irrésistible, idéal pour un final décomplexé ! Quelques coups de coeur collégiaux en vrac : The Blaze, vague de douceur électronique porté par une voix planante. Saro et Leska groupes soutenus par le festival. Rilès, en mode couteau suisse, un peu de beat box, de guitare, de rap, de chanson. Angèle, pas juste la soeur de, une belle personnalité pleine de ressources et de surprises. 4 jours de festival, 4 scènes, 59 concerts... Copieux !