Rock & Folk

Modern Studies Rufus Wainwright

- “The Weight Of The Sun” “Unfollow The Rules”

en compagnie de l’artiste et performer Tommy Perman pour l’ennuyeux et insipide “Emergent Slow Arcs”, Modern Studies reprend le cours de son histoire commencée avec “Swell To Great” en 2017 et le magnifique “Welcome Strangers” en 2018. Emily Scott (chant, orgue et contrebass­e) et Rob St John (guitares, synthés, harmonium et chant), les deux pourvoyeur­s de chansons, sont une nouvelle fois accompagné­s par Joe Smillie (batterie, mellotron et chant) et Peter Harvey (violoncell­e, piano, basse et propriétai­re du studio Pumpkinfie­ld, en Ecosse, là où sont réalisés tous les enregistre­ments). Dès “Photograph”, nous sommes immergés dans ce folk rock aux composante­s pop, électro et parfois psychédéli­ques où chaque instrument apporte une touche singulière, par un son fugitif, un coup d’archet, une vibration électroniq­ue, construisa­nt des ambiances entre songes et envolées cosmiques qui parcourent tout l’album. Eléments essentiels de l’alchimie, les voix d’Emily Scott et celle, plus grave, de Rob St John s’harmonisen­t pour se fondre compléteme­nt dans ces paysages sonores. Les douze titres forment ainsi un ensemble quasiment indissocia­ble, chacun prolongean­t l’atmosphère du

“Trouble In Paradise”, donne le ton : avec son neuvième album studio, le virtuose canado-américain s’envole dans les hautes sphères et utilise sa voix comme une arme de séduction massive. Revenu de ses expérience­s opératique­s, vingt-deux ans après le premier album qui le rendit célèbre, il est retourné à Los Angeles pour renouer avec sa spécialité, la chanson pop, et adopter une perspectiv­e très seventies, dans laquelle il peut parfois évoquer David Bowie ou Elton John mais surtout les Beach Boys de Brian Wilson dont il essaie d’égaler les harmonies vocales en assurant personnell­ement les choeurs. Il y parvient grâce à une tessiture et une densité exceptionn­elles, et “A Creature I Don’t Know”, que Laura Marling était un talent singulier, une artiste capable de bâtir sur un canevas folk des édifices à la fois tortueux et somptueux. Et il se trouve qu’elle a désormais franchi un cap avec “Song For Our Daughter”, un album très accessible et direct, qui attaque par trois morceaux de folk-pop fleurant bon le début des années 70 et Laurel Canyon. “Alexandra” est, côté paroles, une réplique à “Alexandra Leaving” de Leonard Cohen, où Marling, qui admire pourtant Cohen, constate que le personnage féminin de la chanson reste idéalisé, limite abstrait. Elle découpe à la tronçonneu­se, mais avec humour, les lieux communs sur ces muses de poètes masculins au final juste bonnes à faire ressortir la profondeur de l’auteur, le tout, sur une mélodie irrésistib­le aux échos de Joni Mitchell période “Court And Spark”. A mesure que l’album progresse, les textes deviennent plus intimes, l’accompagne­ment plus sobre, mais la guitare acoustique ou le piano sont soutenus par un mixage judicieux du producteur Ethan Johns (ici dans la droite lignée de ce que ferait papa Glyn) et de très beaux arrangemen­ts pour cordes, notamment sur “Blow By Blow” ou “Fortune”. Cette progressio­n est tout sauf gratuite : ce

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