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World Real Z

Déjà détenteur de dix coupes aux grandes oreilles, le Real Madridrid a remporté les deux dernières éditions de la Ligue des champions.s. Sa troisième en quatre saisons. Un exploit réalisé sous les ordres de Zinédine Zidane, qui s’est assis sur le banc il

- PAR FLORIAN CADU. PHOTOS: PANORAMIC

Zinédine Zidane: deux C1 soulevées en un an et demi à la tête du Real. Déjà légendaire.

Dans le vestiaire du Millennium Stadium de Cardiff, la tension est palpable en ce 3 juin 2017. L’horloge indique 21 h 40, et la Juventus mène la vie dure au ReReal Madrid dans cette finale de LiguLigue des champions 2017. D’abord menmenés, les Italiens ont égalisé pour remremettr­e les compteurs à zéro à mi-mi-parcours. De sa voix calme etet sereine, Zinédine Zidane prprofite alors de la mi-temps pour rarassurer ses joueurs tout en lleur donnant la clé nécessaire pour blesser une Vieille Dame qu’il connaît parfaiteme­nt. PPas besoin d’un long discours. JJuste de quelques mots à peine sosoufflés. “Le Mister nous a dit que nonous étions bien. Mais que nous poupouvion­s beaucoup nous améliorer, être pplus agressifs, presser plus haut, ne pas laisser la Juve jouer facile comme en premipremi­ère mi-temps et être plus forts dans les duelsdu individuel­s”, confie Luka Modrić dandans des propos relayés par Marca. “Le Mister nnous a dit que le plus important était d’arriver ici et que, maintenant, il fallait profiter parce que nous étions meilleurs”, poursuit de son côté Álvaro Morata. Une heure plus tard, le “Mister” tient entre ses mains la douzième coupe aux grandes oreilles du Real (qui a collé trois pions dans la musette turinoise en une période). La quatrième du club en trois saisons, la deuxième de suite pour l’entraîneur. Qui devient alors le deuxième coach français à soulever deux fois la C1 – après le FrancoArge­ntin Helenio Herrera avec l’Inter en 1965 et 1966 –, et le premier à conserver ce titre deux années de suite depuis Arrigo Sacchi et son grand AC Milan en 1989 et 1990. Le premier tout court si on ne prend en compte que la nouvelle formule de la compétitio­n, mise en place en 1992. La C1 ancrée dans ses gênes L’histoire a tout du conte de fée. Catapulté à la tête de l’équipe première à l’hiver 2016 en remplaceme­nt de Rafael Benítez, Zidane a donc imposé une incroyable hégémonie madrilène au sommet de l’Europe en moins de deux ans. Il a même fait bien plus que ça, puisqu’il empile les records: il a déjà remporté sept trophées en 90 matchs, soit un titre toutes les treize rencontres, ce qui en fait déjà le quatrième coach le plus récompensé de l’histoire du club; autant de titres que de défaites; aucune finale perdue; 69 matchs consécutif­s en marquant au moins un but, série en cours; record d’invincibil­ité du foot espagnol. Alors, comment expliquer une telle réussite, notamment sur le plan continenta­l? “D’abord, Zidane a été superbemen­t préparé. Faire partie du club depuis de longues années et avoir acquis les valeurs, l’organisati­on, la culture footballis­tique, la culture tactique de l’entité, ça aide énormément, estime Bernard Casoni, ancien entraîneur de l’Olympique de Marseille après y avoir été joueur et coach de la réserve. Quand il est arrivé, il connaissai­t déjà tout le monde.” Dès qu’il a posé ses fesses sur le banc, le double Z savait donc pertinemme­nt l’importance que représenta­it la coupe d’Europe pour le Real Madrid, qui n’a jamais caché que la C1 était ancrée dans ses gênes. D’où la priorité donnée à cette compétitio­n sur le championna­t, au moins lors de la saison 2015-2016.

“II a été un joueur mythique du club et au niveau mondial, il faut le laisser travailler, car il va devenir l’un des meilleurs entraîneur­s du monde.” Pepe

Intelligen­ce tactique et gestion de la pression Au sein de la Maison-Blanche, Zizou a également pu travailler avec les meilleurs entraîneur­s de la planète. Conseiller du président Florentino Pérez quand José Mourinho dirigeait les Merengues, le champion du monde 1998 s’est enrichi en observant le Special One exercer, et n’a pas hésité à lui piquer quelques idées de management. Idem avec Carlo Ancelotti, dont il a été l’adjoint. “Il fait preuve de beaucoup de calme, de tranquilli­té et il explique bien les choses. Il ressemble à Carlo,

a d’ailleurs révélé Paul Clement, collègue de Zidane durant cette période, dans

France Football. C’est extraordin­aire ce qu’il est en train de réaliser. (...) Zizou a la même philosophi­e que Carlo, il cherche à placer

les joueurs dans les meilleures conditions possibles, tant dans leur poste que dans le

schéma tactique général.” Proche de ses stars, l’ancien internatio­nal a par exemple réussi à faire comprendre à Cristiano Ronaldo qu’il devait s’économiser s’il souhaitait rester au top lors des grands rendez-vous. Résultat: durant la saison 2016-2017, un turn-over super efficace et accepté de tous s’est installé, les habituels remplaçant­s relayant les titulaires de LDC en Liga. Et CR7 a marqué comme jamais lorsque la dernière ligne droite européenne est survenue (dix buts lors des cinq derniers matchs de la compétitio­n, dont deux triplés et un doublé en finale).

Doté d’une intelligen­ce tactique et d’une impression­nante gestion de la pression développée­s grâce à sa carrière de joueur (en Serie A puis en Espagne, où il a croisé d’immenses tacticiens dont Lippi, Del Bosque, Luxemburgo), le Tricolore a enfin pu compter sur son expérience, son aura et son nom de footballeu­r. “Il a été joueur et sait ce que les joueurs veulent et ce qu’ils pensent, témoignait ainsi Pepe quelques semaines après le licencieme­nt de Benítez, toujours dans Marca. II a été un joueur mythique du club et au niveau mondial, il faut le laisser travailler, car il va devenir l’un des meilleurs entraîneur­s du monde.”

L’explosion d’Asensio

Reste la question qui brûle toutes les lèvres: Zidane peut-il accomplir la passe de trois avec son Real? Avec un effectif qui ne s’est pas enrichi ( pertes de James Rodríguez, Morata, Pepe et Danilo; achats de Dani Ceballos et Theo Hernandez), le double champion d’Europe en titre mise sur la continuité et l’intégratio­n des jeunes (Marco Asensio en train d’exploser, Lucas Vázquez…) pour viser un défi absolument unique au monde. Mais comment combattre la probable lassitude d’un groupe qui rafle tout sur son passage depuis deux ans, qui doit faire face à une nouvelle année ultra chargée (Supercoupe d’Europe, Supercoupe d’Espagne, Mondial des clubs…) et qui aura peut- être davantage la tête à la Coupe du monde 2018 organisée en Russie? À Zidane de trouver les armes adéquates pour triompher dans cette e. nouvelle guerre. Et de prouver qu’il a

ncore beaucoup de tours dans son sac.

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Les “Frances”: Karim Benzema, Enzo Fernandez et Raphaël Varane
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