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Juventus la maudite

En s’inclinant face au Real Madrid en finale de la dernière édition de la Ligue des champions, la Juventus a confirmé qu’elle était bien malgré elle fâchée avec la plus prestigieu­se des compétitio­ns européenne­s. Quand la Vieille Dame parviendra-telle à br

- PAR ADRIEN CANDAU. PHOTOS: PANORAMIC

LesTurinoi­s ont perdu sept finales de Ligue des champions, dont deux lors des trois dernières saisons. Mais comment rompre le signe indien?

C’est bien connu, la Juventus est un club qui cumule les records. Avec trente-trois Scudetti glanés dans son histoire, le club piémontais domine de la tête et des épaules le palmarès du championna­t d’Italie, loin devant l’AC Milan et l’Inter (18 titres chacun). Malheureus­ement, la Vieille Dame est aussi tenante d’un autre record, qui ne fait pas franchemen­t bondir de joie ses tifosi: avec sept revers en finale de C1 – pour “seulement” deux victoires – la Juventus est le club qui a échoué le plus de fois sur la dernière marche de la compétitio­n.

Rien que lors des trois dernières éditions de la Ligue des champions, les Juventini se sont inclinés deux fois en finale, face au FC Barcelone en 2015, puis au Real Madrid en 2017. Une ultime défaite qui a fait réagir Alessandro Del Piero, mythique numéro 10

bianconero: “On pourrait penser que c’est une coupe maudite pour nous...Ça a un peu été le cas dans toute notre histoire.” Car même quand la formation piémontais­e s’est imposée dans la compétitio­n, sa victoire a parfois eu un goût amer. Comme en 1985, quand la Juventus de Michel Platini remporte face à Liverpool, au Heysel, la première C1 de son histoire. Une soirée au cours de laquelle trente-neuf spectateur­s venus assister au match perdent la vie, à cause de violents affronteme­nts entre supporters.

Vaincre le mauvais sort

Pourtant, la Vieille Dame persiste et fait encore de la conquête de la Ligue des

champions l’objectif prioritair­e de sa saison, comme l’explique Benoît Cauet, ancien joueur de l’Inter, désormais recruteur en Italie pour les Nerazzurri. “Je ne vais pas vous mentir, la défaite face au Real a été très mal vécue ici...Pourtant, il n’y a pas de sentiment de malédictio­n. De la désillusio­n sur le moment, oui, c’est

normal. Mais pas de découragem­ent.” Les Bianconeri sont donc repartis de plus belle pour renforcer leur effectif. S’ils ont accusé la perte de Leonardo Bonucci, parti pour l’AC Milan, ils ont accueilli dans leurs rangs le très prometteur Federico Bernardesc­hi en provenance de la Fiorentina, l’ailier brésilien du Bayern Munich Douglas Costa, 1985: et enrôlé Blaise Matuidi, pour étoffer un milieu de terrain déjà bien fourni. 1996:

“Pour la Juve, l’objectif reste le même: se 1973: rapprocher chaque année un peu plus des très 1983: grosses équipes, analyse le milieu de terrain 1997: Gaël Genevier, notamment passé par 1998: Catane et le Torino. Après, en Italie, il se dit 2003: que cette génération de joueurs arrive peutêtre un peu en fin de cycle. Ces deux dernières 2015: défaites en finale peuvent laisser des traces 2017: mentalemen­t.” Ou alors, à l’inverse, inciter les joueurs à se dépasser, nuance Benoît Cauet. “Ces finales perdues permettent aussi aux joueurs de la Juve de cumuler de l’expérience. Je crois que la volonté de vouloir se refaire l’emporte sur tout. Elle peut décupler leur rage de vaincre.” Et ainsi permettre au

club bianconero de briser une bonne fois . pour toutes la malédictio­n qui semble le poursuivre en Ligue des champions. PROPOS DE BENOÎT CAUET ET GAËL GENEVIER RECUEILLIS PAR AC

“Ces deux dernières défaites en finale peuvent laisser des traces mentalemen­t.” Gaël Genevier

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