So Foot Club

Interview star Andy Delort

“Chaque matin, je me lève pour être heureux”

- PAR ALEXANDRE DOSKOV, À TOULOUSE. PHOTOS: PANORAMIC

Après son expérience au Mexique aux côtés d'André-Pierre Gignac, Andy Delort est rentré en France, à Toulouse. Il raconte.

La Ligue 1 a repris ses droits depuis plus d’un mois, et Andy Delort a déjà ouvert son compteur but face à Monaco. Arrivé comme un boulet de canon il y a six mois à Toulouse, après un passage compliqué au Mexique, l’attaquant se confie à propos de son parcours atypique fait de buts, de tatouages et de fêtes foraines. Ton arrivée à Toulouse est en partie due au bon feeling que tu as eu avec Pascal Dupraz.

C’est humain, on a un peu la même mentalité, le coach et moi. On est des hommes, on est francs. On s’est parlé au téléphone et ça s’est bien passé. Puis il m’a envoyé un texto, et après c’est parti de là. On a discuté, j’ai accroché, et je savais qu’il fallait que je vienne ici.

Et depuis ça roule toujours entre vous? Vous êtes deux grosses personnali­tés, ça ne fait pas d’étincelles?

(Rires) Ah, mais ça va arriver un jour! On va s’engueuler! Mais je pense que si ça arrive, derrière on rigolera et on va s’excuser l’un envers l’autre.

Tes deux idoles sont Gignac et Papin. C’est original comme choix, pourquoi eux?

Depuis tout petit, on m’a toujours dit que j’avais un peu le style de Gignac. Son père est venu me voir jouer un jour quand j’étais plus jeune, et il m’a dit: “Tu me rappelles

mon fils.” Je lui ai dit: “C’est qui ton fils?” Il a répondu: “André-Pierre Gignac.” J’étais content! Et tout le monde m’a toujours dit que j’avais son style.

Et pour Papin?

Ça, c’est la faute de mon père! Quand j’étais petit, il était fan de Papin et il me “Quand j’ai marqué mon ciseau contre Bastia la saison dernière, Jean-Pierre Papin a parlé de moi et j’étais comme un fou.” faisait manger ses cassettes. J’adorais sa spontanéit­é, sa façon de frapper de n’importe où, de mettre des buts de fou, ça m’a toujours plu. Quand j’ai marqué mon ciseau contre Bastia la saison dernière, il a parlé de moi et j’étais comme un fou. Dire que Jean-Pierre Papin te connaît, c’est énorme. Je suis parti de pas grand- chose et j’ai toujours voulu ressembler à ces idoleslà. J’ai joué avec l’un, et l’autre parle de moi positiveme­nt, donc je suis heureux.

Quand Gignac est passé à dix centimètre­s de marquer en finale de l’Euro, tu te sentais comment en tant que fan?

En plus, je l’avais marqué sur Facebook! Juste avant, j’avais écrit que c’était lui qui allait nous faire gagner le match, et il tape le poteau. C’était dommage, il y a des regrets, même moi j’ai des regrets pour lui par rapport à ça, c’est frustrant.

Avant de partir au Mexique, tu disais que tu espérais y progresser avant de revenir jouer en Europe. Tu voyais ça comme un tremplin?

Non, je voulais vraiment partir pour vivre une expérience, changer de monde. Je savais que les stades étaient pleins làbas et que c’était la folie. Je voulais aussi jouer avec André-Pierre et gagner des titres, c’est une des meilleures équipes. J’avais envie de tenter cette aventure-là et je n’ai aucun regret. Je suis allé dans un club extraordin­aire avec des personnes extraordin­aires. Les gens sont fans de foot alors qu’ils n’ont pas grand- chose, ils ne vivent que pour ça.

Tu réponds quoi à ceux qui disent que les joueurs qui vont dans des championna­ts exotiques ne le font pas pour le sport?

Les gens parlent d’argent, disent que les joueurs de foot ne sont attirés que par ça... Mais si ces mêmes gens gagnent 1200 euros dans une boîte et que la boîte d’en face leur en propose 1250, ils vont être les premiers à y aller. Là, on parle d’autres sommes, mais pour nous, c’est une chance de mettre nos familles à l’abri. Moi, je comprends que des joueurs partent en Chine à 31 ou 32 ans. S’ils ont la chance de faire ce métier et que des clubs mettent des sommes astronomiq­ues sur un joueur, je les comprends. Même si au Mexique, ça n’avait rien à voir avec tout ça.

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