53. Tostão
BRÉSIL
“Je ne savais pratiquement pas frapper du droit, j’avais un jeu de tête médiocre, j’étais lent pour prendre les espaces et j’étais incapable de tirer en dehors des 18 mètres.” Après une telle description, difficile de croire que Tostão ait pu marquer l'histoire du football et plus particulièrement celle de la Coupe du monde 1970. Malgré ses failles, Tostão possédait un don hors du commun: la vista. Très vite, il devient le maître à penser de la Seleção, le professeur. Entouré d'étoiles telles que Pelé, Rivelino et Jairzinho, Tostão s'ajoute au trio d'attaque pour former une constellation qui scintillera jusqu'à la victoire finale. Pour s'intégrer à l'équipe, il accepte de se mettre en retrait afin de mieux faire briller ses trois coéquipiers: “J’étais le point d’ancrage en attaque, je mettais sur orbite nos extra-terrestres. La Seleção avait besoin, et je l’avais pressenti, d’un joueur technique, intelligent, bon passeur, et pas d’une autre machine à marquer des buts.” Malheureusement pour le natif de Belo Horizonte, l'horizon s'assombrit lorsqu'il se voit obligé de prendre sa retraite à l'âge de 26 ans. En 1973, les médecins lui interdisent en effet la pratique du football à cause d'un décollement de la rétine. Il a fallu que Tostão soit trahi par son oeil, lui qui voyait le jeu comme personne...