So Foot

Patrizio Peci

Ancien membre des Brigades rouges, le premier à avoir collaboré avec la justice italienne

- – PROPOS TIRÉS DE SON AUTOBIOGRA­PHIE IOL’INFAME QUI ÉVOQUENT LA PÉRIODE OÙ IL EST EN PLANQUE À TURIN CAR RECHERCHÉ POUR L’ENLÈVEMENT DU PRÉSIDENT ALDO MORO EN 1978 –AUQUEL IL N’A PAS PARTICIPÉ– ET D’AUTRES ACTIVITÉS TERRORISTE­S. TRADUCTION: LDC

“La vie était vraiment monotone. Tout ce que font les gens normaux nous était interdit. Moi, par exemple, je n’ai jamais pu –je dis bien ‘jamais’– aller voir un match, malgré toute ma passion pour le football et la Juventus, alors que j’habitais pendant un certain temps dans le quartier du stade. Une fois, j’ai presque dû frapper un revendeur tellement il insistait pour me donner un billet. Je me demandais: ‘Pourquoi

insiste-t-il tant?’ Puis j’ai compris qu’il insistait parce qu’il voyait la tentation dans mes yeux. Le pauvre. Pauvre de moi, surtout, réduit à tourner autour du stade, rempli de désir, sans pouvoir entrer voir Bettega et Cabrini, qui étaient mes idoles. Je ne pouvais pas entrer, parce qu’il y avait le risque d’être contrôlé à l’entrée. Ou bien une bagarre pouvait éclater, et tu risquais de te retrouver dedans, ou d’être blessé, et de là te retrouver en prison, parce que des faux papiers, ou un flingue, on en avait toujours sur nous. Même la Juventus ne valait pas ça. Alors on supportait la Juventus depuis la maison. Je m’énervais seulement quand un camarade, au beau milieu du match, se mettait à faire les discours habituels sur les salaires des joueurs. Toujours à foutre de la politique partout, même pendant un match.”

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Rabah joie.

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