SONOGÉNIQUE
C’est pas trop tôt : la vie de chanteur populaire compose désormais avec la charge mentale. Trois disques aux airs de bilan de compétences pour néo-homme de maison. Par P. Potdevin
Sébastien Tellier
(Domesticated, Record Makers, 28 avril) Appréciation : des capacités mal exploitées. De retour, cinq ans après son dernier album, Tellier entend sublimer les corvées à coups d’autotune et d’électro poudrée. Le repassage, une extase ? En attendant, dans le clip de A Ballet, où le chanteur danse au milieu de gants Mapa et de robots ménagers, c’est (encore) une femme qui fait le ménage. Peut mieux faire.
King Krule
(Man Alive !, Matador/
Beggars, 21 février) Appréciation : maîtrise des bases. À 25 ans, Archy Marshall est désormais un jeune papa qu’on aperçoit sur Instagram berçant béatement son bébé. Mais il reste un homme, un vrai, plus « en vie » que jamais comme le clame le titre. Un cri de guerre mascu ? Non : l’affirmation qu’on peut à la fois jouer le poète post-punk témoignant d’un monde en perdition, et chauffer un biberon.
James Righton
(The Performer, Dewee/pias, 20 mars) Appréciation : en net progrès, bravo. L’ex-klaxons a deux filles avec Keira Knightley, qu’on interroge constamment sur son rapport à la maternité. À James, on n’a jamais rien demandé. Il évoque dans ce premier disque solo glam-pop ses responsabilités de papa chanteur. Edie s’adresse même à sa fille aînée, qu’il regrette d’avoir délaissée pour ses tournées. Prochain défi : l’emmener ?