KARL OVE KNAUSGAARD
AUX CONFINS DU MONDE
MOI, (PAS) MOCHE ET MÉCHANT.
Vous connaissez notre aversion pour les petits récits français de cent-cinquante pages doloristes à sujet-verbe-complément sur la maladie de mamie ou l’adultère de papa – enfin, quand c’est Emmanuel Carrère, ça passe… Quitte à raconter sa vie, autant le faire avec panache, ampleur, avec ce qu’il faut de pudeur (ou d’impudeur). Comment lire sérieusement l’un de ces petits ouvrages après avoir ouvert un des tomes de Mon Combat du Norvégien superstar Karl Ove Knausgaard ? Il est temps que le lectorat français se réveille et se plonge dans cette oeuvre majeure – et pourquoi pas commencer avec ce nouveau volet traduit. Dans Aux Confins du monde, KOK dit tout sur ce moment où, à la fin de l’adolescence, il se trouve propulsé prof dans une petite bourgade portuaire – avec des élèves ayant pratiquement son âge… Les envies d’écriture, de voyage aussi, hantent le jeune homme (un peu frustré) qui fantasme dur, et picole sévère. Les six cents pages, sidérantes de justesse d’écriture, défilent alors d’une traite, en pilotage automatique. (Denoël, 656 p., 24,50 ¤)