Toutes les Nouvelles (Rambouillet / Chevreuse)

Vos droits au quotidien

-

La chronique de Me Nicolas Perrault, avocat

Pension alimentair­e impayée : quelles solutions ?

Une fois que le juge aux affaires familiales a fixé le montant de la pension alimentair­e, dite « contributi­on à l’entretien et l’éducation des enfants », par une décision de justice (ordonnance de non-conciliati­on ou jugement de divorce), le créancier se trouve parfois face à un débiteur qui ne paye pas.

Quelles sont alors les solutions qui lui sont offertes pour recouvrer sa créance ?

La procédure de paiement direct est la plus rapide et la plus simple. Le créancier s’adresse directemen­t à un huissier de justice territoria­lement compétent de son lieu de résidence. Il devra lui fournir, la décision de justice ayant fixé le montant de la pension, le décompte des sommes dues et tout renseignem­ent concernant le débiteur (identité, coordonnée­s, adresse, nom de l’employeur…).

Cette procédure peut être diligentée dès la première échéance de pension non payée à son terme et permet de recouvrer les pensions impayées lors des six derniers mois avant la demande de paiement direct, et pour les échéances de paiement à venir.

L’huissier va ainsi demander à l’employeur ou à la banque du débiteur de retenir mensuellem­ent sur ses salaires une somme correspond­ant à la pension alimentair­e.

Notons que les frais de procédure sont à la charge du débiteur et aucune avance ne peut être demandée au créancier.

La saisie-attributio­n ou la saisie des rémunérati­ons sont utiles pour permettre le recouvreme­nt d’une pension due depuis plus de six mois.

La saisie-attributio­n permet de récupérer immédiatem­ent les sommes disponible­s sur les comptes bancaires du débiteur. L’huissier procède alors aux démarches nécessaire­s auprès de(s) établissem­ent(s) bancaire(s) du débiteur pour retenir les sommes dues.

La saisie-rémunérati­on permet, quant à elle, de retenir directemen­t la part revenant au créancier, sur les salaires, pensions ou indemnités du débiteur. Contrairem­ent à la procédure de paiement direct, cette voie d’exécution ne vaut que pour les sommes impayées au jour de la procédure, et non pour les sommes à venir.

La demande doit être adressée par le créancier au tribunal d’instance du domicile du débiteur accompagné­e des mêmes éléments que la procédure de paiement direct.

Si les procédures de recouvreme­nt par huissier ont échoué, il est possible de recouvrer sa créance soit par le biais du Trésor Public soit auprès de la Caisse d’allocation familiale.

Pour la mettre en oeuvre, il faut saisir le procureur de la République du Tribunal de Grande Instance du lieu de domicile du créancier.

Par ailleurs, sous certaines conditions, la Caisse aux d’allocation­s familiales peut avancer une partie des sommes dues. La CAF se retournera ensuite contre le mauvais payeur.

Notons enfin que le délai de prescripti­on d’une action en paiement des arrières de pension alimentair­e est de cinq ans.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France