Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

« Un changement de logiciel »

- N.G.

Pour Benoît Petit, maître de conférence­s en droit privé à l’université de Versailles Saintquent­in-en-yvelines (UVSQ), les ordonnance­s apporteron­t « de vraies solutions aux PME qui n’ont pas de délégué syndical ni de représenta­nt du personnel ».

Les « libertés fondamenta­les » renforcées

« Elles seront vraiment prises en considérat­ion, ce qui n’était pas le cas auparavant. Le point de départ, c’est leur situation ». Ce qu’il résume ainsi : « On va donner le moyen à tout le monde de faire du dialogue social et des accords d’entreprise ».

Pour l’universita­ire, il faut casser les grilles de lecture habituelle­s. « La question n’est pas de savoir si c’est une réforme pour les salariés ou pour les employeurs ». Il y voit au contraire « une première mise à jour du logiciel » et reste persuadé qu’il faudra aller plus loin, notamment dans la cogestion d’entreprise, qui offre une grande place aux syndicats dans la gestion des questions sociales.

Quelles seront leurs conséquenc­es sur l’emploi ? En bon juriste, Benoît Petit a tendance à considérer que ce n’est pas le droit qui change le comporteme­nt des gens. « Je trouve cela hasardeux de faire une projection sur l’emploi. D’abord parce qu’il y a une multiplici­té de paramètres (fiscalité, concurrenc­e…), et que le droit du travail n’est que l’un d’entre eux. Le gouverneme­nt n’a jamais dit : ’’on va faire des ordonnance­s pour faire progresser l’emploi’’. Il l’a fait pour pouvoir changer le logiciel du droit du travail. »

Pour lui, le salarié y gagne in fine « dans le respect de ses libertés fondamenta­les et de sa dignité ». Et Benoît Petit de citer les indemnités prud’homales : « On va fixer des plafonds de dommages et intérêts sauf lorsqu’une liberté fondamenta­le ou un rapport à la dignité sera heurté ».

Newspapers in French

Newspapers from France