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« Un coup marketing »
Pas une semaine ne passe sans que David Métin ne défende tel ou tel salarié aux Prud’hommes de Versailles. Face aux changements annoncés par le gouvernement, l’avocat porte un regard sévère.
« Aujourd’hui, on dérègle pour donner à l’employeur une prétendue liberté et flexibilité qui ne seront pas du tout favorables aux salariés. Ces mesures ne réforment pas le Code du travail. Le gouvernement empile encore des lois, en complément des articles qui existent déjà. Le Code, tel qu’il existe a simplement besoin d’être appliqué. C’est tout. Tout cela, c’est de la façade ! D’autant plus que certaines conventions collectives seront plus favorables que la loi. »
« Les gens vont être démunis »
Il s’interroge notamment sur la question du licenciement. Un barème des indemnités est prévu. « Imaginons un homme de 55 ans qui a été viré. Il s’interrogera plusieurs fois avant de lancer une procédure qui durera au moins un an et qui ne lui rapportera au maximum que trois mois de salaire. Et après ? Il aura trois ans de chômage au mieux… Il lui restera huit ans avant la retraite. À son âge, ce sera difficile de retrouver du travail. Il fait quoi ? Il se pend en attendant d’avoir 65 ans ? »
Face aux ordonnances, David Métin ne voit qu’un horizon bien sombre. « Les gens vont être démunis, mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas se battre. Nous, avocats, nous attacherons toujours à les défendre et à démonter mot par mot ces changements. »
L’avocat estime aussi que l’état a tout à y gagner. « Si les salariés ne vont plus en justice, cela va diminuer le nombre de dossiers et donc l’activité des magistrats. Moins d’activité, c’est aussi moins d’argent à dépenser… En fait, c’est un coup marketing dans lequel on fait de la communication mais pas de l’information. »