L’aLLure de…
...Carolina Herrera au Studio 54, le 31 décembre 1978.
Ce soir-là, la marquise de Torve Casa (titre hérité de son deuxième mari ,
Reinaldo Herrera Guerra un noble vénézuélien exploitant de canne à sucre et présentateur à la télé) ne sait pas que c’est le dernier réveillon au Studio 54. La boîte de nuit, ouverte deux ans plus tôt par Ian Schrager et Steve Rubell dans un ancien théâtre, fermera ses portes dans moins de dix mois, après que le fisc américain y ait découvert des sacs de sport pleins de liasses de dollars planqués un peu partout. Comme beaucoup d’autres membres de la jet- set,
Carolina Herrera aime retrouver ses amis dans le club le plus débridé de Manhattan. Drôle d’endroit que ce Studio 54 : si ce n’est au balcon, chasse gardée des invités de marque, l’ambiance ici est démocratique. Pas besoin de titre ou d’appartenance à une quelconque clique : si votre tête et votre look plaisent au doorman, on vous laisse entrer. Cette nuit, Carolina passera du temps à l’étage avec ,
Steve Rubell – l’autre star sud-améBianca Jagger ricaine des nuits internationales – et
avant de rejoindre la piste de Diana Ross danse et sa faune hétéroclite d’étudiants, mannequins, modeux et traders de Wall Street, dont sans doute de futures clientes. Carolina, fidèle de la maison italienne Pucci ( dont elle était l’ambassadrice, en plus de travailler à la boutique de Caracas), du créateur américain et Halston d’ , prépareYves Saint alors Laurent une ligne de robes grâce aux conseils avisés de la papesse du style, . Car Dianala mode Vreeland américaine de l’époque s’est entichée des Latins bien nés et charmeurs, sud- américains ou méditerranéens. Parmi ses chouchous, on compte et Paloma Picasso l’Italienne
Elsa Pe, toutes deux desretti sinant pour le joaillier Tiffany & Co.,
, créateur d’origine doOscar de la Renta minicaine adoré par la grande bourgeoisie Wasp, et , l’une des
Marina Schiano muses d’Yves Saint Laurent qui a ramené dans ses valises le touche-à- tout argentin
. Le premier déRafael Lopez Sanchez filé de Carolina Herrera, organisé en 1981 au Metropolitan Club, est un succès, et son style continue de faire fureur auprès des princesses de Park Avenue. Le portrait d’elle fait par (et ob
Andy Warhol tenu en échange d’une minaudière en or et diamants de chez Van Cleef & Arpels) qui trône aujourd’hui dans ses bureaux doit sûrement lui rappeler les folles nuits passées en robe longue lamé or, allongée sur les banquettes de velours pailleté, le regard noyé dans la foule des danseurs anonymes. —