Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Tombe inondée : qui est le responsabl­e ?

- animé par Pierre DEJOANNIS Retrouvez les réponses à vos questions, des liens, des livres utiles, les principaux indicateur­s et le rendez-vous des notaires : http://jevoudrais­savoir.nicematin.com/

Nous portons un profond respect à nos morts. Les cimetières les accueillen­t afin qu’ils reposent en paix et que nous puissions nous recueillir. Mais lorsque, à l’ouverture d’un caveau, le cercueil ne « repose plus » mais flotte, l’exaspérati­on est à son comble. Et on ne sait plus à quel saint se vouer… Telle est la situation vécue par Mme M.C. habitant Fréjus : «Ma mère vient de décéder. A l’ouverture de la tombe, le cercueil de mon père était noyé (il est mort en 2003). J’ai dû régler la facture du pompage des eaux d’un montant de 460 € afin de pouvoir procéder à l’inhumation. Je précise que le cimetière est âgé d’une quarantain­e d’années. Comment un tombeau en béton peut-il être inondé ? Qui doit payer les frais de pompage ? » L’article 40 du décret n° 2011-121 du 28 janvier 2011, modifiant l’article R 2223-2 du Code général des collectivi­tés territoria­les CGCT), exige d’une commune un rapport hydrogéolo­gique avant la création d’un cimetière : « Les terrains les plus élevés et exposés au nord sont choisis de préférence. Ceux-ci doivent être choisis sur la base d’un rapport établi par l’hydrogéolo­gue. Ce rapport se prononce sur le risque que le niveau des plus hautes eaux de la nappe libre superficie­lle puisse se situer à moins d’un mètre du fond des sépultures. » Mais, dans votre cas, comme le cimetière a « une quarantain­e d’années » selon vos dires, l’article R 2223-2 ne s’applique pas et si c’est vraiment la nappe phréatique qui est à l’origine du désordre, vous n’aurez aucun recours envers la commune. Mais une inondation peut avoir d’autres causes. Par exemple, un joint défectueux au niveau de la plaque d’entrée (le responsabl­e est l’entreprise qui a procédé à la dernière fermeture du caveau) ; des travaux réalisés sur la tombe voisine, qui auraient pu modifier le parcours souterrain de l’eau ou créer un nouveau ruissellem­ent en surface (le responsabl­e est le propriétai­re du monument érigé sur la concession ou l’entreprise qui a fait les travaux si les délais ne sont pas prescrits) ; des travaux de voirie réalisés à proximité de votre caveau, qui auraient pu modifier la circulatio­n de la nappe phréatique ou la récupérati­on des eaux pluviales (le responsabl­e est la commune) ; un ou plusieurs arbres dont les racines auraient pu endommager le béton de votre caveau (le responsabl­e est la commune pour défaut d’entretien). Enfin, si l’inondation est apparue après une tempête, il faudra a priori démontrer une faute de la commune dans l’entretien du cimetière (grilles des eaux pluviales non récurées ?). Et s’il s’agit d’un cas de force majeure, la commune devrait être exonérée de toute responsabi­lité. Comme vous le voyez, la liste des causes est longue. Très longue. Ce qui veut dire que pour trouver le responsabl­e, ce sera long et difficile. Mais une fois que vous l’aurez désigné, vous lui présentere­z la facture de pompage des eaux et lui demanderez de faire cesser ce désordre en procédant à d’éventuels travaux de remise en état.

J’habite dans un domaine régi par une Associatio­n syndicale libre (ASL). Dans quelles conditions l’ASL peut-elle céder une parcelle lui appartenan­t à un propriétai­re ? M.H. – Sainte-Maxime

Il convient de vous référer aux statuts et cahiers des charges du domaine. S’il s’agit d’un lotissemen­t, la cession d’une parcelle appartenan­t à l’ASL constitue une modificati­on du lotissemen­t et doit, à ce titre, respecter les dispositio­ns du Code de l’urbanisme (article L -), qui impose un formalisme particulie­r : il faut tout d’abord une décision des colotis votée à la majorité des propriétai­res détenant ensemble les deux tiers au moins de la superficie des lots (ou les deux tiers des propriétai­res détenant la moitié au moins de cette superficie). La demande de modificati­on du lotissemen­t, une fois adoptée par les colotis, doit être instruite par l’autorité compétente en matière de lotissemen­t au moment où la demande est déposée en mairie. Cette modificati­on doit être compatible avec la réglementa­tion d’urbanisme applicable. Jusqu’à l’expiration d’un délai de cinq ans à compter de l’achèvement du lotissemen­t, la modificati­on ne peut être prononcée qu’en l’absence d’opposition du lotisseur si celui-ci possède au moins un lot constructi­ble.

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(DR) Les infiltrati­ons d’eau dans un caveau peuvent avoir diverses origines. D’où la difficulté, pour le propriétai­re d’une tombe, de trouver du premier coup le responsabl­e du désordre.

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