Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Matt Pokora: «J’essaie toujours d’aller là où on ne m’attend pas»

- MARION CAZANOVE

Gonflé à bloc. Quelques minutes avant son concert pour la deuxième soirée des Aoûtiennes, Matt Pokora était comme une pile électrique à l’idée de rencontrer son public. Décontract­é en Converse et jogging noir, il accorde quelques selfies à des fans chanceux, sous un mistral déchaîné.

Les Aoûtiennes, première édition : qu’est-ce qui vous a fait dire « oui » ? Quand on a besoin de moi et que toutes les conditions sont réunies pour que je monte sur scène, il n’y a pas de problème !

Votre album de reprises de Claude François, My Way, cartonne – déjà   exemplaire­s vendus. Quel est le secret de votre longévité, après quatorze ans de carrière ? J’essaie toujours d’aller où on ne m’attend pas. À chaque fin de tournée, je me demande ce que je pourrais faire pour surprendre, pour me mettre en danger. Je n’aime pas surfer sur le succès d’un album sans remettre les cartes en jeu. C’était le cas pour la comédie musicale Robin des bois, parce que c’était changer d’univers, de public. C’était apprendre de nouvelles choses, chanter sur un nouveau répertoire, apprendre des acrobaties. Là, c’est pareil avec Claude François. Je cherchais encore un autre registre.

Comme Claude François, justement, qui se réinventai­t sans cesse… Carrément, c’est aussi pour ça que j’ai fait My Way. Je me suis reconnu dans sa manière de travailler. Je me suis documenté sur lui, sur sa carrière, je me suis dit : « Putain ! J’ai tellement de points communs avec lui sur la manière de s’impliquer, de vouloir se remettre en question ». Si j’avais vécu à la même époque que lui, j’aurais sûrement eu les mêmes influences musicales. Après je suis vachement plus détente que lui sur le niveau des relations avec les gens. Il manquait de confiance en lui. Je me prends moins la tête.

C’était aussi le défi, de rendre ses chansons adaptées à l’époque ? Quand j’ai annoncé que j’allais reprendre Clo-Clo, beaucoup m’ont regardé de travers. Je savais que j’allais arriver avec les codes de ma génération, mais les gens croyaient que j’allais arriver en pattes d’éph’. En ce qui concerne les arrangemen­ts, j’ai fait appel à beaucoup de musiciens pour l’adapter à l’air du temps. Je voulais du groove, de la motown, de la funk, du disco. Vous envisagez le cinéma. Avez-vous des projets en cours ? C’est la prochaine étape. Les contacts se font, mais je prendrais le temps de le faire bien. Je n’ai pas envie de faire un one shot. Surtout, je veux mériter ma place. Je travailler­ais, je prendrais des cours de comédie.

L’agitation médiatique autour de votre vie privée, ça fait partie du jeu ? Je savais à quoi m’attendre quand j’ai commencé. Oui, c’est éprouvant psychologi­quement. Je comprends que ça suscite l’intérêt mais je n’accepte pas l’intrusion dans la vie privée.

 ?? (Photo Alexandra Boquet) ?? Matt Pokora a réchauffé la scène des Aoûtiennes avec ses reprises de Claude François, vendredi soir à Bandol.
(Photo Alexandra Boquet) Matt Pokora a réchauffé la scène des Aoûtiennes avec ses reprises de Claude François, vendredi soir à Bandol.

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