Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le Théâtre Liberté à Toulon défie l’obscurantisme et les peurs
La programmation 2017-2018 du théâtre toulonnais est ancrée dans la triste actualité, mais porte un message d’espoir. Terrorisme, crise des réfugiés, obscurantisme... Le Liberté combat l’intolérance par la culture. Voici nos coups de coeur de ce début de nouvelle saison.
Au théâtre, seuls les fous disent la vérité.
Zabou Breitman a fabriqué une cage aux fous. Pour la première pièce de la rentrée, Le Liberté choisit une création. Une phrase terrible de Tchekhov ouvre le spectacle et vous met tout de suite dans l’ambiance : «Dumoment qu’il existe des prisons et des asiles, il faut bien qu’il y ait quelqu’un dedans. Si ce n’est vous, c’est moi ; si ce n’est pas moi c’est quelqu’un d’autre ». Dans Logiquimperturbabledufou, quatre personnages dans un hôpital psychiatrique sont tantôt patients, tantôt médecins. Librement inspirée d’oeuvres d’Anton Tchekhov, Lewis Carroll, William Shakespeare, la pièce est à la fois drôle et inquiétante car la folie et la logique s’y mêlent et finissent par fusionner. Logiquimperturbabledufou, mise en scène Zabou
Breitman. Du jeudi 28 septembre au dimanche 1er octobre, à 20 h 30. Tarifs : 28 €, réduit 15 €.
Entre web et réalité
Un récit cynique sur l’indifférence du monde occidental. Dans le monde d’e-passeur.com ,iln’ya plus de pays, les citoyens sont tous devenus des réfugiés errant sur la planète en fonction des conflits et catastrophes écologiques. La seule chose dont ils ont besoin au cours de leur périple : un téléphone portable. Unique moyen de franchir les frontières, le site e-passeur.com est contrôlé par un businessman qui surveille et exploite les candidats au départ. e-passeur.com, de Sedef Ecer.
Du jeudi 12 au samedi 14 octobre, à 20 heures. Tarifs : 22 €, réduit 15 €.
Un message d’espoir, et de résilience
Peut-être vous souvenez-vous de cette lettre publiée sur Facebook par Antoine Leiris au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris dans lesquels sa femme a perdu la vie. Le post est devenu un essai lui-même adapté en pièce de théâtre. Le journaliste raconte sa nouvelle vie meurtrie, mais tendre, et comment il s’est consacré à son fils dans les mois qui ont suivi. Il insiste sur la nécessité d’offrir une réponse culturelle pour contrer l’horreur et éviter La Défaite de la pensée. Vous n’aurez pas ma haine, mise en scène Benjamin Guillard, avec Raphaël Personnaz. Du mercredi 8 au samedi 11 novembre, à 20 heures. Tarifs : 22 €, réduit 15 €.
Lettres fictives entre un père et sa fille
« Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? » L’islamologue Rachid Benzine imagine une relation épistolaire entre un père et sa fille. Lui est un intellectuel musulman vivant sa religion comme un message de paix et d’amour. Elle est partie à Falloudja en Irak rejoindre son mari, lieutenant de Daesh rencontré sur Internet. Terrassée par l’angoisse, elle tente de le rassurer à travers ses lettres. Alors que la jeune fille a été élevée dans le respect et la tolérance des autres, comment a-telle pu basculer du côté des fous de dieu ? L’esprit critique du père est retourné contre lui : les principes auxquels il croyait sont devenus des armes aux mains de sa fille. Même si tout les sépare, l’amour qui unit ce père à sa fille reste plus fort que tout. Si proches, si complices, les deux êtres sont pourtant incapables de trouver une entente. Codirecteur du théâtre depuis 2010, Charles Berling porte à voix haute le texte de Rachid Benzine à l’occasion de la Fête du livre du Var les 17,18 et 19 novembre, à Toulon. Lettre à Nour, de Rachid Benzine. Vendredi 17 novembre, à 21 heures. Tarifs : 12 €, réduit 10 €. Retrouvez la programmation complète du théâtre Liberté sur www.theatre-liberte.fr. Rens. 04.98.00.56.76.