Var-Matin (Grand Toulon)

Quelles places pour les élus azuréens chez François Fillon?

Le candidat de la droite et du centre doit annoncer son équipe de campagne aujourd’hui. David Lisnard et Eric Ciotti y figurent comme porte-parole et chargé de la riposte à la gauche et au FN

- JÉRÉMY COLLADO jcollado@nicematin.fr

Constituer une équipe de campagne est un véritable travail de chef d’orchestre. D’autant plus après une primaire où les élus se sont divisés entre plusieurs poids lourds, dont deux ont été poussés à la « retraite » forcée. Vainqueur de la primaire de droite, François Fillon doit désormais contenter les ego des uns et des autres tout en insufflant une dynamique efficace pour gagner la présidenti­elle.

« Pas de prétention nationale »

Il doit aussi convaincre un spectre plus large que le noyau bourgeois et conservate­ur que fut l’électorat de cette première primaire organisée par la droite. « J’ai le devoir de vous rassembler et de nous mettre en Les deux élus font partie de l’équipe de François Fillon. ordre de marche », a lâché au début du mois de décembre François Fillon devant les parlementa­ires LR, afin de mettre à plat certaines inimitiés. Outre le fidèle Patrick Stefanini qui conservera son poste de directeur de campagne et le cas de Bruno Le Maire, qui s’occupera des questions internatio­nales, l’ancien Premier ministre s’apprête à faire du maire de Cannes David Lisnard l’un de ses six porteparol­e durant cette campagne. « Je n’ai pas de prétention nationale. Il n’y aura pas de nomination derrière », glisse l’intéressé, pour justifier ce choix motivé aussi par la volonté de faire émerger de nouvelles têtes. Resté neutre jusqu’à la fin d’un scrutin qu’il était chargé d’organiser localement, ce bon client des médias n’a aucun mal à souligner son adhésion aux idées libérales de François Fillon… même s’il paraît plus éloigné de lui sur les moeurs. « La base de son projet, c’est le retour à la prospérité économique, donner plus de liberté aux chefs d’entreprise », modère celui qui n’a jamais caché sa proximité intellectu­elle avec l’ancien ministre Emmanuel Macron. Et sera aussi chargé de muscler le projet de la droite sur la culture et l’économie numérique.

Eric Ciotti riposte

Soutien de Nicolas Sarkozy par fidélité à son parcours, Eric Ciotti ne sera pas oublié. Quoi qu’en dise l’entourage de Fillon... Le président du Départemen­t s’est entretenu pendant près d’une heure avec François Fillon dans son bureau de l’Assemblée nationale, mardi dernier, notamment pour appuyer ses propositio­ns sur la sécurité, un sujet sur lequel Eric Ciotti est incontourn­able à droite. Il doit intégrer une cellule « riposte » chargée de répondre aux arguments de la gauche et du Front national. Un rôle de porte-flingue pour l’ancien bras droit de Fillon pendant la campagne interne à l’UMP en 2012. Il a toujours conservé des rapports cordiaux avec lui, contrairem­ent à Christian Estrosi dont la relation fut plus tumultueus­e avec celui qui l’avait accueilli dans son gouverneme­nt. Ecarté de la stratégiqu­e présidence de la Commission Nationale d’Investitur­e (CNI) des Républicai­ns, le président de la Métropole a eu beau se féliciter d’avoir attendu un délai de « décence » avant d’annoncer son soutien à François Fillon, il ne devrait pas avoir de rôle opérationn­el pour l’instant. Et ne veut pas commenter, tout comme le député-maire d’Antibes Jean Leonetti, spécialist­e des questions de santé. Un sujet épineux pour François Fillon, qui est déjà revenu sur ses propositio­ns trop austéritai­res concernant l’Assurance-maladie. Quant au sénateur JeanPierre Leleux, qui fut le seul parlementa­ire azuréen filloniste, il ne se fait guère d’illusions sur un futur poste, même s’il est « optimiste » pour la campagne et « heureux de son choix de coeur et de conviction » : son poids médiatique est inversemen­t proportion­nel à sa loyauté.

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