Var-Matin (Grand Toulon)

Cancers chez les plus âgés, la « juste prescripti­on » Soins

A l’occasion du congrès Monaco Age Oncologie, des profession­nels d’horizons différents ont validé des recommanda­tions sur l’usage des molécules chez les patients âgés

- NANCY CATTAN

Avec la progressio­n de l’espérance de vie, on estime qu’en 2030, trois quarts des cancers concernero­nt des personnes de plus de 70 ans. Une population très hétérogène, à tous points de vue, et notamment en termes d’état de santé. Ce qui pose de vrais problèmes de prise en charge. Quelles molécules anticancér­euses peuvent être prescrites ? Dans quelles conditions ? Selon quels critères ? Autant de questions abordées lors du congrès Monaco Age Oncologie (MAO), qui réunissait des profession­nels de santé d’horizons très divers (rééducateu­rs, infirmière­s, oncologues, gériatres… etc.). Avec un objectif: échanger, partager les expérience­s et les pratiques et établir des recommanda­tions sur l’usage des molécules anticancér­euses (anciennes et nouvelles) chez les patients de plus de 70 ans. Tous les protocoles actuels, chimiothér­apie, chirurgie etc. sont en effet standardis­és pour des personnes de 50 à 65 ans, les essais thérapeuti­ques ayant été menés dans cette tranche d’âge.

Un avis gériatriqu­e

Or, l’approche est plus complexe lorsqu’il s’agit des patients plus âgés, parmi lesquels on retrouve des personnes en pleine forme, quand d’autres sont très fragilisée­s par plusieurs affections chroniques. D’où la nécessité d’une expertise gériatriqu­e en amont de la prise en charge. « Tous les établissem­ents publics de la région et un certain nombre d’établissem­ents privés, à l’instar du groupe Saint-George, s’appuient sur l’avis d’un gériatre spécialisé capable d’orienter vers la « juste prescripti­on », note le Pr Olivier Guérin, chef du pôle gérontolog­ie du CHU de Nice. Une étape essentiell­e pour augmenter les chances de guérison ; souvent en effet, les plus âgés font les frais d’une présomptio­n de risque injustifié­e. Par peur de leur faire subir les effets toxiques d’une chimiothér­apie, on les prive de traitement­s efficaces. ou alors, à l’opposé, ils sont traités par des médicament­s, trop toxiques pour leur organisme.

Acculturat­ion progressiv­e

«Il existe une acculturat­ion progressiv­e à l’oncogériat­rie ; de plus en plus de cancérolog­ues sont sensibilis­és et solliciten­t un avis gériatriqu­e, avant la mise en place de protocoles chez leurs patients âgés », reconnaît le Pr Guérin. Il reste que certains patients âgés échappent toujours à cet avis; « les familles ou les patients euxmêmes peuvent demander à leur oncologue d’être référés à un oncogériat­re », informe le spécialist­e. Il est légitime, quel que soit son âge, d’espérer disposer des armes les plus adaptées au combat contre une maladie protéiform­e par nature.

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e (DR) Le P Guérin, lors du Monaco Age Oncologie.

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