Var-Matin (Grand Toulon)

Réaction

- D. Z. dzaitoun@nicematin.fr

Il est 18h15. Sans se départir de son sourire, le visage de Valérie Gomez-Bassac trahit une pointe d’angoisse, un soupçon de doute, un rien de pessimisme… Dans un hall des exposition­s brignolais qui sonne le creux, la candidate En Marche ! n’ose pas trop croire à sa victoire annoncée. À 18 h 30, elle est pourtant rassurée par son entourage, composé pour partie de membres de sa famille et pour le reste de militants. Les yeux rivés sur son smartphone, elle comptabili­se les résultats, au fil de leur diffusion, dans toutes les communes de la 6e circonscri­ption. Favorable, favorable, favorable... À quelques mètres à peine du groupe Gomez-Bassac, les militants FN font bloc autour de Jacques Danvy, tandis que le candidat, Jérôme Rivière, attend ses proches dans un restaurant tout proche du centre de Brignoles.

Deux étapes avant Paris

19 h 38 : Josette Pons, maire de Brignoles, et surtout députée sortante, proclame les résultats de sa commune. Et ceux-là, seulement ceux-là, pas ceux de la circonscri­ption… avant de quitter la grande salle, sans mot dire. Pas la moindre allusion aux résultats de la circo. Valérie Gomez-Bassac ne peut donc pas, officielle­ment, savourer sa victoire. Elle va finalement attendre 19 h 45 pour se plier, très volontiers, au premier bilan d’une campagne en tous points novatrice. « Je suis fière ! Fière d’être parvenue à fédérer une majorité d’électeurs, même si je regrette bien entendu cette forte abstention qui reflète sans doute l’actuel désintérêt des Français pour la politique. Mais je suis avant tout heureuse d’avoir gagné contre le Front national. Le FN n’est pas la solution!» Désormais élue de la République, et vedette incontesté­e d’une famille soudée derrière sa candidatur­e, Valérie Gomez-Bassac s’apprête à rejoindre Paris pour s’inscrire à l’Assemblée nationale et participer au séminaire de formation de 48 heures prévu par le président Macron. Auparavant, deux étapes en ce dimanche soir : un rafraîchis­sement avec ses proches sur la place Carami et un départ en cortège pour Forcalquei­ret, à la rencontre de ses partisans dans la salle des fêtes d’une commune où Jérôme Rivière est nettement en tête aux deux tours... À son arrivée, elle va être accueillie également par les maires de Forcalquei­ret (Pierre Gautier), Néoules (André Guiol), Correns (Michaël Latz) et La Celle (Jacques Paul). Au même moment, Jérôme Rivière admet sa défaite (« qui n’a rien d’une humiliatio­n ») et appelle ses troupes à « reprendre le combat dès septembre, pour porter la voix de ceux qui ne se sont pas déplacés pour voter ». « Aujourd’hui, le président Macron dispose des pleins pouvoirs. Il a donc les moyens de mener son programme qui doit permettre d’assurer le redresseme­nt dont la France a besoin. Tous mes voeux de réussite l’accompagne­nt. Valérie Gomez-Bassac mérite sa victoire après avoir mené une belle campagne. Une campagne de conviction. Maintenant, Les Républicai­ns doivent regarder et analyser ce qui s’est passé. Nous traversons une mauvaise passe, un passage à vide, il faut le reconnaîtr­e. C’est une défaite qu’il faut admettre, comme en matière de sport. De mon côté, je vais repartir au combat pour défendre les valeurs de la droite républicai­ne. Je ne ressens aucune amertume. J’ai mené une campagne de conviction. Je vais immédiatem­ent me remettre au travail pour permettre à tout le monde d’être représenté au Parlement : un homme une voix ! Car, là, nous allons vers une dictature moderne. »

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».(Ph. Gilbert Rinaudo) Valérie Gomez-Bassac savoure sa victoire au milieu de ses partisans, à Forcalquei­ret. Au même moment, Jérôme Rivière admet sa défaite et se déclare prêt à « repartir au combat

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