Var-Matin (Grand Toulon)

Kawa,  minutes et puis s’en va...

Partis en pole et grands favoris de ce Bol d’Or, les Verts de la moto 11 ont dû interrompr­e l’épreuve au bout d’une grosse demi-heure de course, le moteur (neuf !) cassé. Un énorme coup dur

- Textes : Fanny ROCA froca@nicematin.fr Photos : Dominique LERICHE et Frank MULLER

« O n plie bagage et on va se coucher.» Une heure à peine après le départ du 81e Bol d’Or, c’en est déjà terminé des rêves de Gilles Stafler, patron du team SRC Kawasaki, basé au Cannet-desMaures. Le verdict des mécanicien­s vient de tomber : moteur cassé. Mine déconfite. Aussi sombre que celle de Randy de Puniet, croisé dans les stands quelques minutes plus tôt, ou des autres membres de l’équipe, prostrés, la tête enfouie dans les mains.

Aucun signe avant coureur

Tout se déroulait pourtant parfaiteme­nt pour les Verts de «Kawa», jusque-là. Eux qui avaient signé quasi tous les meilleurs temps (sauf celui du test de nuit), lors des essais libres de jeudi, des deux séances de qualificat­ions ou encore du warm up hier matin. Eux qui se félicitaie­nt du travail réalisé, et du fonctionne­ment des nouveaux pneus Pirelli. Parti en pole, Randy de Puniet, malgré un envol moyen, reprenait vite les devants après un tour. Et mettait les gaz illico, histoire de creuser un peu les écarts. Comme le lui avait demandé son patron. A 15h17, le pilote comptait plus de 6 secondes d’avance sur Freddy Foray (Honda n°5) et Vincent Philippe (Suzuki n°2). Avant de perdre inexplicab­lement deux à trois seconde par tour. Inquiétude dans l’équipe. Après 17 tours de piste, «RDP» mettait la flèche. Et descendait de bécane à 15 h 34, signalant immédiatem­ent une « perte de puissance à bas régime ». Les mécanos démontaien­t le carénage. Changeaien­t la boîte à air. Puis le faisceau électrique. Avant d’ouvrir le moteur et de découvrir un piston cassé. Gilles Stafler ne comprend pas: «On a roulé avec des moteurs d’essai qui tiennent jusqu’à 5800 km. Celui-là était neuf. Seulement 200 km de rodage. Et il casse au bout de 34 minutes...» Sans aucun signe avant coureur... «J’étais super à l’aise sur la moto, renchérit Randy de Puniet. Tout se passait bien. Trop bien. J’avais dit ce matin (hier) que tout ça ne comptait pas. Il fallait être à l’arrivée demain à 15 h. Et on n’a même pas fait une heure de course. C’est la vie, c’est comme ça. Tout le monde a bien travaillé. On a cassé le moteur et on ne sait pas pourquoi. Peut-être un défaut. Je n’en ai aucune idée. C’est une grosse déception pour toute l’équipe. On n’a plus qu’à regarder la course à la télé...»

« Un gros coup de massue »

Un «gros coup de massue», oui, pour le team SRC Kawasaki. Un coup d’autant plus dur que l’équipe varoise, contrairem­ent à ses principaux rivaux, ne participe pas à l’ensemble du championna­t du monde d’endurance, par manque de moyens. Et avait donc réellement besoin d’un bon résultat au Bol pour être certain de pouvoir être au départ des 24 Heures du Mans et du championna­t Superbike... Cruel.

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Pour Randy de Puniet et le team SRC Kawasaki, deuxièmes l’an dernier sur le circuit Paul-Ricard, le Bol d’Or s’est achevé au bout de  petites minutes...

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